La Couronne abandonne près du tiers des accusations contre l’aubergiste du Smuggler's Inn

Robert Joseph Boulé est accusé d'avoir aidé des migrants à entrer illégalement au Canada.
Photo : Radio-Canada / Valérie Gamache
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Couronne abandonne neuf accusations contre Robert Joseph Boulé, le propriétaire de l'auberge Smuggler's Inn, située à la frontière entre le Canada et les États-Unis. Son procès, qui est prévu en janvier prochain, se concentrera sur 21 chefs d'accusation pour « incitation, aide ou complicité » à l'immigration illégale.
Mise au point :
Une version précédente du texte laissait entendre que près de la moitié des accusations contre M. Boulé avaient été abandonnées. Après l'abandon de 9 chefs d'accusation, M. Boulé devra toujours faire face à 21 chefs d'accusation.
Mardi matin, Robert Joseph Boulé comparaissait à la Cour provinciale à Surrey pour connaître la date de son procès. Celui-ci s’ouvrira le 13 janvier 2020, au palais de justice de Surrey. Il devrait durer trois semaines.
Arrêté au début du mois d'avril, l'aubergiste est accusé d’avoir permis à sept personnes d'entrer illégalement au pays. Les faits se seraient déroulés entre avril 2016 et mars 2019, à Blaine, petite ville frontalière des États-Unis.
« Robert Boulé est une figure bien connue de Blaine », affirme son ami et avocat en immigration Leonard Saunders.

Robert Boulé est propriétaire de son gîte Smuggler's Inn depuis près de deux décennies.
Photo : Radio-Canada / Cliff Shim
Il avait mentionné, au fil des ans, que des gens disparaissaient le matin de son auberge et il suppose, j’imagine, qu’ils pouvaient se rendre au nord.
L’accusé a été mis en liberté sous caution et sous conditions. L’aubergiste a notamment dû installer un panneau mentionnant sur les deux côtés : « Avertissement : il est illégal d'entrer au Canada en passant par cette propriété. »

Accusé d’avoir aidé des migrants à entrer illégalement au Canada, le propriétaire du gîte le Smuggler’s Inn a dû placer une enseigne indiquant qu’il est illégal d’entrer au Canada par son terrain.
Photo : Radio-Canada / Valérie Gamache
« Il doit respecter d’autres conditions comme l’interdiction d’avoir un téléphone pour son entreprise, un courriel ou un site Internet. Le juge canadien est en train de pousser ce gentleman à la faillite, et c’est malheureux », poursuit M. Saunders.
L’avocat se dit surpris de ce procès intenté contre M. Boulé alors que le premier ministre Justin Trudeau affirme vouloir ouvrir les bras aux réfugiés.

Leonard Saunders, avocat en immigration et ami de Robert Boulé.
Photo : Radio-Canada / Valérie Gamache
« Ce qui est surprenant, c’est que le premier ministre Justin Trudeau a dit haut et fort qu’il encourageait les étrangers à venir au Canada, qu’il encourageait les gens nécessitant un statut de réfugié à profiter du système canadien, en tant que pays accueillant », souligne-t-il.
L'accusé dit vouloir déposer une demande d’aide juridique, affirmant ne pas avoir les moyens financiers d'embaucher un avocat.
Soutien de sa communauté
Robert Joseph Boulé bénéficie toutefois du soutien de sa communauté. Une campagne de financement en ligne a été organisée pour rétribuer ses avocats canadiens.
La communauté aurait déjà collecté plus de 17 000 $, selon la page Internet de la campagne de sociofinancement. Elle souhaite amasser 40 000 $ de plus afin de couvrir les frais judiciaires.
L’histoire de l’aubergiste a fait l’objet d’un article paru en une du journal local The Nothern Light.
Avec les informations de Valérie Gamache.