Une éducatrice de garderie voit d’un bon oeil l’avenir de la francophonie du Yukon
Diane Corbin-Martel ne s'attendait pas à ce que son travail soit souligné lors de la remise des diplômes des enfants de son groupe.
Photo : Radio-Canada / Philippe Morin
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En 25 ans, Diane Corbin-Martel, éducatrice de la Garderie du petit cheval blanc, a travaillé auprès de presque tous les enfants de la francophonie yukonnaise.
Oeuvrant au sein du seul établissement à la petite enfance en français langue première au Yukon, l'éducatrice a ainsi pu observer l'évolution de la communauté à travers ses enfants.
Le travail de Diane Corbin-Martel a été souligné lors de la plus récente remise des diplômes aux enfants les plus vieux qui quitteront pour la prématernelle, ceux de son groupe, les « Lynx », âgés de 3 et 4 ans.
Diane Corbin-Martel ne s'attriste toutefois pas de leur départ puisqu'elle sait qu'elle reverra ces petits francophones dans les années à venir.
C'est assez spécial quand on les revoit plus vieux [...], de voir qu'on a eu un impact et de voir ce qu'ils sont devenus maintenant et ce qu'ils font. C'est grandiose, une récompense dans le fond en tant qu'éducatrice.
Une carrière imprévue
Ce 25e anniversaire étonne la Franco-Yukonnaise qui ne croyait pas se retrouver dans ce milieu de travail.
« Je ne m'attendais jamais à travailler en garderie parce que je n'étais pas vraiment une personne qui était en contact avec les enfants, [mais] ç'a été comme si je rentrais chez moi. Vu que c'était une petite communauté et que j'ai eu la chance de rentrer en garderie la première semaine, c'était ça : je rentre chez nous. »
Le défi constant de la francisation
Au fil des ans, la Garderie du petit cheval a traversé plusieurs périodes difficiles en raison notamment du manque de financement et d’une pénurie de main-d’oeuvre qualifiée.
Le travail d’éducatrice en milieu minoritaire comporte par ailleurs un défi supplémentaire : celui de la francisation des enfants qui parfois ne parlent que l’anglais à leur arrivée.
[C’est] très difficile, très, très difficile. Parce qu’en plus de faire notre travail d'éducation qui est supposé être la base, socialiser et tout, on doit beaucoup travailler le français parce qu'il y a beaucoup d'anglophones. C'est fatigant autant pour les enfants que pour nous.
Ce défi, dit-elle, est d’autant plus lourd que le nombre d’enfants qui fréquentent la garderie augmente à mesure que la communauté grandit. La liste d’attente de l’établissement compte 50 noms et un local dans un nouvel emplacement doit ouvrir ses portes à l’automne.
« Très grand espoir »
Malgré tout, avec le recul, Diane Corbin Martel a bon espoir que la francophonie du Yukon s’enracinera.
Elle voit ces jeunes grandir et revenir au territoire après des études universitaires ou une expérience dans les provinces du sud. « Ils vont travailler ailleurs, mais on les voit toujours revenir ici. Il y a une grosse attache ici à la communauté francophone. »
Très grand espoir. Au début, je trouvais ça un petit peu difficile [mais] plus ça va, plus je suis absolument positive que le français, ils vont le garder et que ça va devenir de plus en plus francophone.