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Après l'élection d'un deuxième député aux Communes, les verts ont le vent dans les voiles

Elizabeth May et Paul Manly se tiennent la main en l'air en souriant.

Le nouveau député du Parti vert, Paul Manly, fait son entrée à la Chambre des communes avec la chef, Elizabeth May, le 27 mai.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Près d'un mois après l'élection de Paul Manly, l'odeur de la victoire flotte encore dans le bureau de campagne du Parti vert dans la circonscription de Nanaimo-Ladysmith, à Nanaimo, sur l'île de Vancouver. C'est la première fois de son histoire que le parti réussit à faire élire un deuxième député à Ottawa.

« C'est presque surréaliste, ça a été un véritable tourbillon depuis l'élection de Paul Manly », raconte Ilan Goldenblatt, encore sous le choc. Les appuis au Parti vert se multiplient, explique le directeur de campagne dans la circonscription de Nanaimo-Ladysmith.

Les dons faits au parti ont augmenté de façon importante, explique M. Goldenblatt. « Pas nécessairement de gros dons, mais des dons provenant d'un grand nombre de personnes qui choisissent de nous donner 20 $ ou 100 $. »

Le directeur de campagne affirme également que de plus en plus de bénévoles veulent s'engager pour le parti. « Ceux qui nous ont aidés en mai nous disent qu'ils veulent en faire encore plus en octobre [lors des élections fédérales]. D'autres veulent s'impliquer pour la première fois. »

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— Une citation de  Ilan Goldenblatt, directeur de campagne du Parti vert dans la circonscription de Nanaimo-Ladysmith

Il y a quatre ans seulement, ce genre d'appuis à un parti écologiste auraient été moins bien accueillis à Nanaimo, une ville où un grand nombre de personnes font la navette entre l'Alberta et l'île de Vancouver pour travailler dans les sables bitumineux. Ces dernières n'ont pas toujours manifesté une grande affection pour les environnementalistes.

Lors des élections partielles de mai dernier, plusieurs petits commerçants de la rue Victoria, au centre-ville de Nanaimo, ont toutefois décidé d'afficher leurs couleurs. On a ainsi vu poindre des pancartes appuyant le Parti vert dans les vitrines de plusieurs établissements, et ce, sans les contrecoups auxquels on pouvait s'attendre, explique Marc-André Fillion, propriétaire du restaurant Mambo Pizza.

« Je n'en parlais pas trop souvent parce que ce n'était pas une opinion très populaire. Le parti était moins bien connu aussi, ajoute M. Fillion. Dans la rue ici, toutes les pancartes étaient vertes, vraiment, à part une. Il y avait un autre restaurant qui soutenait le Nouveau Parti démocratique, mais à part ça, on voyait vraiment beaucoup d'affiches vertes [...] Je me sentais en confiance de parler de mon opinion. »

Des défections libérales au profit des verts

Pour Marc-André Fillion, comme pour d'autres habitans et d'anciens candidats libéraux, les politiques environnementales des libéraux de Justin Trudeau, dont leur position dans le dossier du pipeline Trans Mountain, de Kinder Morgan, sont décevantes.

Avec le camp libéral en 2015, David Merner était arrivé près de la victoire dans Esquimalt-Saanich-Sooke. « Pour moi, c'est vraiment une dégringolade. C'est triste de voir toutes les promesses brisées. Et pas juste la réforme électorale, mais tout le plan environnemental. »

M. Merner, qui se présente pour le Parti vert lors du scrutin du 21 octobre prochain, estime que les libéraux ont fait le contraire de ce qu'ils avaient affirmé avant l'élection, notamment avec Kinder Morgan. « Ça, ça a été le début de la fin pour moi. Ça m'a pris du temps parce que c'était comme quitter une famille, après 34 ans de travail pour le Parti libéral du Canada. »

Il affirme ne pas être le seul à faire défection au Parti libéral ces jours-ci. C'est aussi le cas de Luke Krayenhoff, dans la circonscription de Cowinchan-Malahat-Langford, qui s'était présenté sous la bannière libérale en 2015, mais qui choisit maintenant le Parti vert. « Les gens m'appellent, et puis ils disent : "On veut embarquer, qu'est-ce qu'on peut faire?" »

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— Une citation de  David Merner, candidat du Parti vert

Un élan contagieux?

Aux dernières élections fédérales, le Parti vert avait récolté 3,5 % des voix. Selon un récent sondage de la firme Abacus Data, le parti jouirait, un mois après l'élection de Paul Manly, de 12 % des intentions de vote.

Cet engouement se fait sentir tout particulièrement sur l'île de Vancouver, selon la politologue de l'Université de la Colombie-Britannique Jocelyne Praud. « Les verts ont le vent en poupe, mais s'ils gagnent des sièges, ce sera en Colombie-Britannique et sur la côte », croit-elle.

En Colombie-Britannique, outre la circonscription de Saanich-Îles du Golfe, qui est détenue par la chef Elizabeth May, le Parti vert fonde de grands espoirs dans quatre autres circonscriptions de l'île de Vancouver. Mais les verts ont aussi dans leur viseur Guelph, en Ontario, Fredericton, au Nouveau-Brunswick, et Malpeque, à l'Île-du-Prince-Édouard. Au Nouveau-Brunswick, trois députés verts ont été élus aux dernières élections provinciales, tandis qu'à l'Île-du-Prince-Édouard leur nombre s'élève à huit.

Certains analystes, comme Daniel Westlake, de l'Université de Victoria, et Jocelyne Praud, politologue à l'Université de l'île de Vancouver, doutent toutefois que l'élan que connaît le Parti vert en ce moment lui permette de faire élire les 12 députés nécessaires à l'obtention du statut de parti officiel.

Selon Éric Grenier, analyste de sondages et fondateur du site ThreeHundredEight.com, ce cas de figure n'est cependant pas farfelu. « La victoire des verts dans Nanaimo-Ladysmith [...] donne aux verts l'espoir d'une percée », dit-il.

« Il y a seulement un an ou deux, il aurait été inconcevable de penser que les verts pourraient remporter les 12 sièges requis pour l'obtention de statut de parti officiel, mais, aujourd'hui, ça semble presque possible, et ça, c'est une première pour le Parti vert du Canada. »

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