De la drave au iPad : un siècle d'évolution forestière

Le surintendant des opérations forestières, Maurice Boudreau, devant son chantier.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La scierie de Timmins, en Ontario, souligne ses 100 ans d'existence en 2019 et le travail quotidien a beaucoup évolué.
La drave, présente au siècle dernier, a complètement disparu.
La réalité du bûcheron s'est fondamentalement transformée, passant des haches et des véhicules tirés par des chevaux au iPad.
Il y a 100 ans, on avait des étables et des chevaux sur le site. Aujourd’hui, c’est seulement de la machinerie.

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Photo : Radio-Canada / Camile Gauthier
Une machine fait le travail de trois hommes
En un siècle, le travail s'est beaucoup transformé. En 1968, on mettait les billots un par un dans le moulin, on vidait de trois à quatre camions par semaine. Aujourd’hui, ça vous prend peut-être bien vingt minutes pour vider un camion
, raconte René Mainville à son fils Paul, devenu à son tour employé de la scierie qui appartient aujourd'hui à Eacom.

Alain Drapeau conduit cette abatteuse qui coupe, ébranche et tronçonne l’arbre.
Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot
Des normes environnementales plus strictes
Eacom exploite maintenant la matière première dans cinq forêts, chacune d’elle a un volume [de coupe], on ne peut pas arriver dans une forêt et tout raser. On a un volume établi par année pour que [la forêt] soit renouvelable
, soutient Maurice Boudreau le surintendant des opérations forestières.
M. Boudreau ajoute qu’après avoir bûché, ces hommes replantent des arbres pour s’assurer qu’on puisse toujours travailler
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À l’époque, comme l’usine produisait moins, les arbres avaient le temps de se renouveler par eux -mêmes.
À Timmins, la drave était aussi une pratique courante. Elle fut une importante source de pollution dans le bassin versant de la baie James.
Cette pratique a notamment entraîné l’érosion des berges. Aujourd’hui, un camionneur comme Léo Bujold charge lui-même son bois dans son 18 roues et l’amène ensuite vers l’usine.
Le directeur de la scierie, Marc Fleury, ajoute qu’à une époque, tous les déchets de l’écorce au bran de scie étaient brûlés.
Maintenant, toutes les fibres de l’arbre sont réutilisées.
Ce n’était pas rare de voir un gars avec un doigt coupé
René Mainville se souvient de l’époque où il touchait de ses mains chaque morceau de bois qui entrait dans l’usine.
En forêt, fini l’époque du bûcheron, une hache à la main, qui risquait qu’un arbre lui tombe dessus. Aujourd’hui, les travailleurs sont dans une cabine protégée, il y a moins d’accidents
, souligne Maurice Boudreau.
La sécurité est devenue notre priorité […] nos employés sont notre ressource la plus importante.
Marc Fleury insiste sur le fait que l'entreprise veut que ses employés rentrent chez eux dans le même état qu'ils sont arrivés en matinée.
Paul Mainville se dit fier du chemin parcouru depuis l’époque de son père.