Le rocher Percé, encore le préféré de tous

Le rocher Percé, vu d'un voilier (archives)
Photo : Radio-Canada / William Bastille-Denis
Par une belle journée ensoleillée, lorsque le célèbre rocher apparaît tout en haut de la côte Surprise ou juste à la sortie du Pic-de-l'Aurore, le touriste lambda sait qu'il n'est pas venu pour rien.
L’imposante roche rouge fait toujours son effet. Le vert irlandais de son toit chevelu, sa proximité avec les bâtiments en brèche sur la falaise, le bleu de la mer, lui confèrent une singularité dont on ne se lasse pas.
Le rocher Percé demeure l’indétrônable roi des attraits touristiques gaspésiens. Chaque année, un demi-million de personnes se déplacent pour l’admirer.
Ceux qui vivent à l’année près du rocher ne s’en lassent pas non plus.
Bien des résidents de Percé savent qu’ils doivent une partie de leur métier, de leur richesse, à la présence du rocher.
Magique, solide, incontournable, les épithètes ne leur manquent pas pour le décrire.
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Un don du ciel!
Le copropriétaire de l'auberge Camp de base Coin du Banc et directeur des courses d'Événements Gaspésia, Jean-François Tapp, est bien d’accord.
Pour lui, la présence du rocher est un privilège. On n’a même pas eu à le bâtir. Les Égyptiens, eux, ont construit leurs pyramides. Le rocher, c'est un don du ciel! C'est le gardien du tourisme en Gaspésie
, s’exclame-t-il.
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Un rocher, un travail
Ils sont plusieurs à avoir fait du rocher, une partie de leur vie. Marie Leblanc, directrice du bureau d'accueil touristique de Percé, ne le regrette pas, ou si peu.
Son seul ennui quand elle pense au rocher, c’est de n’avoir jamais eu le plaisir de la découverte. De ne pas avoir la chance de ressentir ce que l'on ressent quand on aperçoit le rocher Percé pour la première fois de notre vie en tant qu'adulte
, précise-t-elle.
En avril de l’an dernier, le Géoparc de Percé est devenu le premier géoparc à obtenir le label de l'UNESCO au Québec et le troisième au Canada.
Le directeur du Géoparc de Percé, Renaud Camirand, n’est pas moins enthousiaste que Marie Leblanc lorsqu’il parle du rocher.
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Un rocher, une île, un parc
Il en va de même pour Rémi Plourde, directeur du Parc national de l'Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, qui habite Percé depuis 36 ans. [Je suis] dans un secteur au joli nom de Cap-Blanc et j’ai le privilège d’être le directeur d’un des plus beaux parcs nationaux du Québec.
Le rocher, il le connait en long et en large. Il est long, dit-il, de 476 m, haut de 88 m et d’une largeur de 90 m, il pèse 5 millions de tonnes.
Il est un inconditionnel.
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Rémi Plourde rappelle que les touristes ne sont pas les seuls à profiter du rocher. Percé est un des plus grands refuges d’oiseaux migrateurs en Amérique du Nord.
C’est un immense plateau, décrit Rémi Plourde, bon pour pleins de niches écologiques, que ce soit pour les petits pingouins qui aiment les contreforts de l’obélisque, que ce soit les cormorans qui vont nicher au-dessus des corniches ou les mouettes tridactyles qui vont profiter des petites corniches qu’offre la formation géologique.
Mais le mastodonte s’érode. Il a perdu une de ses deux arches au milieu du 19e siècle. Quelque 300 tonnes de roches tombent chaque année du rocher.
Selon le directeur du parc, l’arche actuelle devrait céder à l’érosion d’ici 400 ans et le rocher lui-même s'être complètement désagrégé en sable dans 15 000 ans. Ça nous reste encore bien du temps pour le voir
, conclut Rémi Plourde.