La mort d’un électricien de Bathurst aurait pu être évitée pense son épouse
Sylvio Audet est mort le 12 avril dernier, dans un accident de travail à Bathurst, laissant dans le deuil sa femme, Nicole Audet.
Photo : Radio-Canada / François Vigneault
Sylvio St-Pierre est mort en avril dans un accident de travail, alors qu'il effectuait des travaux sur le toit de l'École Cité de l'Amitié, à Bathurst. Sa femme estime que sa mort aurait pu être évitée si davantage d'accent avait été mis sur la prévention et la sécurité. Elle se confie.
Le 12 avril dernier, la vie de Nicole Audet a complètement basculé. Son mari, Sylvio St-Pierre, un électricien de formation, effectuait des travaux de rénovation sur le toit de l’École Cité de l’Amitié à Bathurst, lorsqu’il est tombé.
Je travaillais à l’hôpital à ce moment-là. Mon frère, qui travaillait dans la même équipe que Sylvio, est passé me voir au bureau. Il m’a dit que Sylvio avait eu un accident de travail et qu’on devait se rendre à l’urgence.
Sylvio St-Pierre venait de réparer une courroie du système de ventilation lorsqu’il a perdu pied. Selon Nicole Audet, son mari craignait ce type de travaux en hauteur.
On a ensuite expliqué à Nicole Audet que Sylvio a fait un pas dans le vide, alors qu’il n’avait pas d’attache. Il est tombé, ç’a été fatal.
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Un collègue de la victime confirme que c’est la pratique courante : des employés effectuent des travaux sur le toit de cette école sans s’attacher.
Un accident qui ouvre les yeux
sur les enjeux de sécurité
René Doucet travaille pour le Syndicat canadien de la fonction publique. Il n’a pas assisté à l’accident tragique, mais à sa connaissance, le syndicat n’a pas été alerté au sujet de manquements possibles concernant la sécurité sur les toits.
Sous la loi au niveau de la santé et sécurité au travail, il existe un droit de refus où un employé peut refuser [un travail] qu’il juge dangereux ou [qui présente] un risque à sa sécurité
, précise-t-il.
Le conseiller syndical ajoute que la sécurité a toujours été très importante pour le syndicat, mais l’est encore plus depuis l’accident de Sylvio St-Pierre.
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Des questions que se pose aussi Nicole Audet. Je peux rien y changer, dit-elle avec émotion. J'essaie d'accepter, mais c'est pas facile.
Elle doit maintenant apprendre à vivre sans son mari. Elle s’ennuie de son sourire, de son enthousiasme et de sa vitalité. Sylvio, c’était un gars tellement rayonnant, c’était la raison pour laquelle je me levais le matin.
Travail sécuritaire Nouveau-Brunswick et le District scolaire francophone Nord-Est, l'employeur de Sylvio St-Pierre, ne feront aucun commentaire tant que l'enquête ne sera pas complétée. Travail sécuritaire NB a avisé Nicole Audet que l’enquête pourrait durer jusqu’à un an.
D’après un reportage de François Vigneault