•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Une nouvelle mouture du projet Royalmount ne convainc pas la mairesse Plante

Une maquette du projet.

Le projet Royalmount sera situé à l'intersection des autoroutes 15 et 40, en plein coeur de l'île de Montréal.

Photo : Carbonleo

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Malgré des « progrès significatifs » effectués par le promoteur Carbonleo, le controversé projet Royalmount présente toujours « plus d'impacts négatifs que positifs » pour le secteur situé à l'angle des autoroutes 15 et 40, estime Valérie Plante.

C’est ce qu’elle a déclaré mardi en marge du dévoilement des conclusions du comité de travail visant à améliorer la mobilité dans le secteur Namur-De la Savane, où huit projets immobiliers, dont celui de Carbonleo, doivent voir le jour d’ici 15 ans.

Selon la présidente du comité, Florence Junca Adenot, Carbonleo a présenté un concept révisé de son projet, qui comprend des hôtels, des tours de bureaux, des commerces et des restaurants sur le territoire de la Ville de Mont-Royal.

Le promoteur a ajouté une dimension résidentielle et des espaces verts à son projet, a réduit de 44 % la superficie consacrée aux bureaux et aux commerces et prévoit réduire le nombre de stationnements de 12 000 à 9500.

Carbonleo prévoit également mettre en place un ensemble de mesures pour encourager le transport collectif et actif, afin que 38 % de sa clientèle utilise ces modes de transport plutôt que l’automobile.

Carte du secteur où sera érigé le projet Royalmount.

Le Royalmount sera construit à l'angle des autoroutes 40 et 15. Le promoteur Carbonleo souhaite que la première phase du projet voie le jour en 2022.

Photo : Google Earth

Malgré cet objectif, qui nécessitera des « efforts très importants », de l’avis de Mme Junca Adenot, le projet Royalmount devrait générer 94 000 déplacements supplémentaires en voiture dans le secteur, contre 140 000 pour la précédente mouture du projet.

Cela s’ajoutera à 100 000 autres déplacements attribuables aux sept autres projets immobiliers envisagés dans le secteur, dont celui en développement sur le site de l’ancien hippodrome Blue Bonnets.

La mairesse invite Carbonleo à en faire plus

« Il y a du travail qui a été fait, je ne peux absolument pas le nier », a commenté la mairesse Plante au terme de la conférence de presse qui a permis de présenter les 13 recommandations et 35 actions du groupe de travail.

« Le verdissement est passé de presque rien à substantiel et il y a une grande ouverture du promoteur à faire de l’habitation », susceptible de réduire la pression sur la « circulation de transit » dans le secteur, a dit Mme Plante. « C’est ce qu’on souhaite, créer des milieux de vie. »

«  »

— Une citation de  Valérie Plante, mairesse Montréal

La mairesse a tout de même pris acte des conclusions du rapport de 42 pages, qui souligne que le projet Royalmount a suivi toutes les étapes requises, ainsi que les règles d'urbanisme en place.

« Le plan de transport et les retombées en matière de mobilité dans ce secteur n'ont pas été pris en considération dans la décision relative à la conformité, car il n'était pas obligatoire de le faire », peut-on y lire.

« Comme mairesse de Montréal, je n'ai pas le choix de dire que le promoteur n'a enfreint aucune loi », a convenu la mairesse Plante. « Mais étant donné l'impact sur la circulation et l'impact général de ce projet, je ne peux pas l'accepter dans sa forme actuelle. »

Carbonleo assure qu'il continue de bonifier son projet

Valérie Plante invite conséquemment Carbonleo à se baser sur la « feuille de route » que présente le groupe de travail pour améliorer son projet. Elle l'encourage aussi à être à l'écoute des citoyens lors d'une période de consultations que le promoteur prévoit organiser cet été.

Dans une déclaration transmise aux médias, Carbonleo dit qu'il prendra le temps d'étudier les recommandations du groupe de travail.

« Dans l’intervalle, nous poursuivons la bonification du projet en profitant de la démarche de participation publique que nous avons récemment amorcée et qui nous permettra de dévoiler une nouvelle mouture de Royalmount à l’automne », indique le promoteur.

« Nous croyons à une approche de développement fondée sur la collaboration et nous maintiendrons nos échanges constructifs avec les autorités et partenaires concernés pour faire de Royalmount un véritable milieu de vie durable. »

Munie des recommandations de la commission consultative sur les impacts du projet Royalmount, la mairesse Plante avait réclamé en janvier « un temps d'arrêt » afin de repenser le projet de fond en comble, afin qu'il puisse bénéficier d'une acceptabilité sociale.

La ministre responsable de la métropole et ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau, avait toutefois déclaré deux jours plus tôt qu'elle refusait de décréter un moratoire sur le projet, comme le demandait Québec solidaire. « Il faut réfléchir à comment on le fait, c'est certain. Mais on ne peut pas être contre le développement », avait-elle dit en entrevue à Radio-Canada.

La ministre Rouleau, qui était présente pour la conférence de presse mardi, est demeurée circonspecte dans ses commentaires sur le rapport. Elle a salué la « qualité du travail effectué » par le groupe de travail, et s'est dite « ravie » que ses recommandations « audacieuses » préconisent le développement du transport collectif comme moyen de désengorger le secteur.

Québec analysera l'ensemble du rapport « avec beaucoup d'attention » et appuiera « l'agglomération de Montréal », qui comprend la Ville de Montréal et 15 autres municipalités, dans le développement du secteur.

Florence Junca Adenot, Valérie Plante et Chantal Rouleau sont assises à une même table.

La conférence de presse de mardi réunissait, de gauche à droite, la présidente du groupe de travail et professeure associée en études urbaines et touristiques à l'UQAM, Florence Junca Adenot, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et la ministre responsable de la métropole et ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau.

Photo : Radio-Canada

Désenclaver et décongestionner

De manière plus générale, le groupe de travail propose de désenclaver le secteur Namur-De la Savane avant de procéder à son développement, et de renforcer « vigoureusement » l’offre de transports collectifs pour en assurer l’accessibilité et diminuer le volume de déplacement.

Pour désenclaver le secteur, il recommande notamment :

  • de prolonger le boulevard Cavendish vers l’avenue Royalmount et d’en faire une voie prioritairement dédiée aux transports collectifs,
  • de construire une passerelle sur Décarie afin que les piétons puissent rejoindre la station de métro De la Savane;
  • de créer des passages pour du transport collectif et actif sur l’axe nord-sud du quartier.

Pour diminuer la congestion routière, le groupe de travail propose :

  • de connecter la branche ouest de la ligne orange du métro à la station Bois-Francs du futur Réseau express métropolitain (REM);
  • de transformer les stations de métro Namur et De la Savane en stations multimodales;
  • d’introduire « massivement » des voies réservées aux autobus sur les voies de circulation du secteur et des pistes cyclables;
  • de prolonger, à moyen terme, la branche ouest de la ligne orange jusqu’à Laval.

Mme Junca Adenot a insisté en conférence de presse pour dire que la branche ouest de la ligne orange constitue « l'or caché » du projet proposé. Selon elle, 68 % de la capacité de ce tronçon est actuellement inutilisée, ce qui équivaut à 180 000 déplacements potentiels par jour en direction est.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...