Payer ses employés pour se rendre au travail à vélo

Les cyclistes ont même droit à une pause supplémentaire de quinze minutes pour se rincer après avoir pédalé.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Pour inciter ses employés à troquer la voiture pour le vélo, une firme de Québec a décidé de payer ses employés. Coractive Hightech, spécialisée dans la fibre optique, remet cinq dollars par jour à ceux qui pédalent entre la maison et le bureau.
Les employés reçoivent donc le montant total sur leur paie, pour chaque jour pédalé.
Lancé il y a trois semaines, le mouvement est le fruit d'une réflexion sérieuse. Il a germé dans l’esprit des membres du comité vélo, mis sur pied il y a un an.
Yann Vasseur, son responsable, dit ressentir les effets de cet incitatif sur l’humeur de ses collègues. À plus long terme, il n’a aucun doute sur les bénéfices de cette nouvelle approche.
« Pour l'entreprise, il y a un gain de productivité qui est évalué entre 4 % et 15 %. Il y a un taux d'absentéisme qui baisse de 15 % », explique ce passionné de vélo.
Au-delà de la somme d'argent qui est remise aux employés, c'est tout un environnement de travail qui a été revu et organisé. Des douches, des vestiaires et des casiers ont été mis à la disposition des employés. Devant le bâtiment, des supports à vélo ont été installés.
Les cyclistes ont même droit à une pause supplémentaire de 15 minutes pour se rincer après avoir pédalé.
Le président et chef de la direction de l’entreprise, Claude-Adrien Noël, est lui-même un grand sportif. Il n’a pas hésité lorsque l’idée lui a été présentée. Il y a vu une occasion en or pour attirer de nouveaux travailleurs.
« »
Participer au mouvement
L'entreprise compte une soixantaine d'employés. Un peu moins d'une dizaine d'entre eux se sont laissés séduire par le mouvement.
C’est le cas de Mikaël Renault, qui se décrit comme un « cycliste pas très performant ». Il a donc saisi la balle au bond pour faire l'achat d'un vélo à assistance électrique. Le scientifique a procédé à des calculs qui lui ont permis de constater qu’il lui faudrait entre quatre et cinq ans pour rentabiliser son achat.
« J'ai pris un tableau Excel et j'ai fait mes différents calculs, explique le jeune travailleur qui parcourt chaque matin une dizaine de kilomètres. J'ai regardé l'argent que j'ai économisé tous les jours en ne prenant pas ma voiture, puis j'ai regardé ce que m'apportait le vélo avec les cinq dollars au quotidien. » Il est loin de regretter son achat.
Le cofondateur du comité vélo Bertrand Morasse espère que ses collègues adopteront le vélo comme mode de transport. « J'arrive en vélo le matin, je suis allumé, je suis détendu, je me sens bien, je me sens plus d'attaque », se réjouit-il.
Les instigateurs du programme visent large et voient grand pour convaincre un maximum de collègues des bienfaits du vélo. Ils prévoient, dès cet été, mettre à la disposition de leurs collègues des bicyclettes en libre service.
« Tout le monde est gagnant », résume Yann Vasseur, qui voit derrière cette approche une façon de décongestionner les routes lors de l'heure de pointe.