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L'État du Missouri légifère à son tour contre le droit à l'avortement

Des manifestants le poing levé brandissent des affiches.

Des militants en faveur du droit à l'avortement ont manifesté bruyamment dans le capitole du Missouri pour tenter de perturber la tenue du vote sur la loi qui interdit l'avortement dans cet État après huit semaines de grossesse.

Photo : The Associated Press / Christian Gooden

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

L'Assemblée législative de l'État du Missouri a adopté vendredi une loi très restrictive sur l'avortement qui interdit, entre autres, aux médecins de pratiquer des avortements après la huitième semaine de grossesse.

Cette loi qui a soulevé la colère des militants en faveur d’un libre accès à l’avortement, qui ont occupé les couloirs du Capitole du Missouri en début de journée pour tenter d’empêcher le vote, prévoit en effet que les médecins qui mettront fin à des grossesses après huit semaines s’exposeront à une peine pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison.

Le texte de loi reconnaît par ailleurs que des avortements pourront être pratiqués après ce délai dans les cas d’urgence médicale, mais en aucun cas pour les victimes de viol ou d'inceste.

La loi doit ensuite être promulguée par le gouverneur de l’État, le républicain Mike Parson, un farouche opposant au droit à l'avortement. Ce dernier se félicitait d’ailleurs récemment sur Twitter d’avoir réussi à faire chuter de 20 000 à 3000 par année le nombre d’interruptions volontaires de grossesse dans son État.

Cette loi, dont les principes violent un arrêt rendu en 1973 par la Cour suprême des États-Unis qui légalisait le droit à l’avortement, devrait être rapidement contestée devant les tribunaux fédéraux.

Un État de plus

De jeunes femmes portent des t-shirts sur lesquels on peut lire « Je suis la génération pro-vie » manifestent devant la Cour suprême. Certaines portent des pancartes avec le slogan « Cessez de financer les centres de planification familiale ». En arrière-plan, des manifestants pour l'avortement sont présents.

Des militants contre l'avortement manifestent devant la Cour suprême des États-Unis en juin 2018.

Photo : La Presse canadienne / AP/J. Scott Applewhite

Or, c’est précisément ce que veulent le gouvernement du Missouri et plusieurs États conservateurs, dont l’Alabama, la Georgie, l’Iowa, l’Ohio, le Kentucky et le Mississippi, qui ont tous adopté cette année des lois figurant parmi les plus restrictives des États-Unis en matière d’avortement.

En début de semaine, l'Alabama a adopté une loi qui interdit tous les avortements, sauf en cas de danger mortel pour la mère, prévoyant des peines pouvant aller jusqu'à 99 ans de prison pour les médecins réfractaires.

En Georgie, l’avortement est interdit dès que les battements de coeur du foetus peuvent être détectés, soit vers la sixième semaine de grossesse, un stade où la plupart des femmes ignorent encore qu’elles sont enceintes.

Le Kentucky et le Mississippi ont aussi interdit les avortements dès que les battements du coeur du foetus sont détectables. Un juge a bloqué la mise en oeuvre de la loi du Kentucky, alors que celle du Mississippi doit entrer en vigueur en juillet.

Offensive concertée de la droite religieuse

L’adoption de cette succession de lois qui attaquent le droit à l’avortement s’inscrit dans le cadre d’une stratégie déployée par les États les plus religieux et conservateurs pour que la question du droit à l’avortement soit ramenée de nouveau devant la Cour suprême des États-Unis.

La droite religieuse est encouragée en cela par la nomination par Donald Trump de deux juges conservateurs qui ont fait pencher à droite la balance du pouvoir du plus haut tribunal du pays.

Rappelons qu’en campagne électorale en 2016, le président Donald Trump avait gagné le soutien de la droite religieuse en s’engageant à nommer des juges opposés à l’avortement à tous les niveaux du système judiciaire.

Avec les informations de Agence France-Presse, et Associated Press

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