La santé en français reste le parent pauvre à Kingston 10 ans après la désignation
Des francophones de Kingston se sont battus pour obtenir des services en français.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La communauté francophone de Kingston souligne 10 ans de désignation en vertu de la Loi sur les services en français. Une désignation qui a été obtenue le premier mai 2009, après des années d'acharnement des membres de la communauté.
Mais, 10 ans plus tard, le constat est plutôt décevant selon plusieurs, surtout en santé, où les services demeurent très limités.
La directrice générale de l’Association canadienne-française de l’Ontario, Conseil régional des Mille-Îles, Michèle Dubois, qualifie même l’offre de services en santé de décevante.
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La directrice générale croit que les francophones devraient faire de la santé la prochaine priorité.
« Je pense qu’on est rendu là en Ontario, à exiger des services de santé en français, dit-elle. On a exigé des écoles en français, on a exigé des services juridiques et le droit d’avoir des procès en français. Maintenant peut-être qu’on devrait commencer à exiger d’avoir des services de santé en français. On demande pas que tous les médecins soient bilingues, c’est pas ça. Mais au moins d’avoir des gens qui soient capables de nous aider à exprimer nos symptômes dans notre langue. »
Selon elle, la désignation a permis aux francophones d’avoir plus de services en français offerts par la province. Toutefois, dans le secteur de la santé, les organismes ne semblent pas avoir suivi à son avis.
La complexité du système
Selon la présidente-directrice générale du Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario, Jacinthe Desaulniers, le problème, c’est que le système de santé est complexe et que ce n’est pas un service qui est offert directement par la province, mais plutôt par des agences.
« L’organisation des services de santé, c’est très spécialisé dans bien des cas, alors l’accès à des ressources humaines capables d’offrir un service en français ça demeure un défi de taille. »
Selon Mme Desaulniers, il y a eu certaines améliorations dans l’offre de service à Kingston. « Je peux comprendre la population de dire, concrètement, quand moi je me présente, c’est difficile de voir cette amélioration sur le terrain. Je pense qu’on doit se concentrer sur les ressources humaines et les services. »
À Kingston, neuf établissements ont été identifiés comme des endroits qui devraient offrir des services en français. Aucun n’a encore réussi à obtenir sa désignation.
Hayley Chazan, porte-parole pour la ministre de la Santé et des Soins de longue durée, Christine Elliott, répond par courriel que « les plans de notre gouvernement pour la modernisation des soins de santé n’auront aucune incidence sur la Loi sur les services en français ».
Elle ajoute par ailleurs que son gouvernement est « impatient de recevoir les soumissions des équipes ontariennes de la santé qui aideront à renforcer les services en français ».
D’autres désignations à venir?
La région de Sarnia pourrait bien être la prochaine à obtenir la désignation. La présidente du Centre communautaire francophone de Sarnia, Tanya Tamilio, confirme que son organisme a fait une demande officielle en septembre 2018.
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D’autres régions et municipalités aimeraient obtenir la désignation en vertu de la Loi sur les services en français.
Dans la région de Durham, le président de l’ACFO Durham-Peterborough, Achille Fossi, dit que des pourparlers sont en cours pour faire une demande officielle auprès de la province. Les membres de cette communauté militent depuis 2009 pour la désignation.