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Augmentation de 23 % du volume d'arbres en Mauricie

Image aérienne d’une ancienne coupe forestière en train de repousser. Au bas de l’écran se trouve une étendue d’eau.

À droite de l’image se trouve une forêt en train de repousser. La photo aérienne a été prise en Haute-Mauricie.

Photo : Radio-Canada / Maude Montembeault

  • Catherine Bouchard

La forêt reprend ses droits en Mauricie. C'est du moins ce que laissent transparaître des données obtenues par Radio-Canada auprès du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

La Mauricie, où l’industrie forestière a connu un déclin au profit d’autres régions, telles que la Côte-Nord, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec, connaît une croissance de sa forêt.

On désigne la forêt productive comme étant une forêt étant capable de produire une certaine quantité de bois dans un délai raisonnable.

Une citation de Carl Bergeron, ingénieur forestier du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

C’est qu’en raison de la diminution de l’industrie forestière, le volume de bois, c’est-à-dire la quantité de bois de la forêt qu'on pourrait potentiellement récolter, a pu augmenter de 23,35 % en 45 ans.

On a observé qu’il y a une récolte qui a diminué et qui est inférieure à la possibilité forestière, c’est-à-dire la quantité de bois qu’on pourrait récolter chaque année en tenant compte de la croissance de la forêt, mentionne Carl Bergeron, ingénieur forestier au Ministère.

Le professeur de politiques forestières Luc Bouthillier, de l’Université Laval, se dit peu surpris de la situation en Mauricie, comparativement à d’autres régions touchées par l'exploitation forestière.

Rajeunissement de la forêt

Les régions où l’industrie forestière est plus jeune ont au contraire observé un recul de leur volume d’arbres, à raison de 22,02 % pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean et de 20,28 % pour le Nord-du-Québec.

Si les arbres sont trop petits, il n’y en aura plus, de récoltes, et la forêt va reprendre ses droits, parce qu’on n'a pas éliminé la forêt. On l'a rajeunie à un point tel que sa production a diminué au Saguenay–Lac-Saint-Jean, par exemple, explique M. Bouthillier.

Dans son analyse, le Ministère invoque l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette (1970-1980), les feux de forêt et la hausse des récoltes de bois pour expliquer la diminution du volume d’arbres au Saguenay–Lac-Saint-Jean et au Nord-du-Québec.

De façon globale, pour la région Abitibi-Témiscamingue, ce que ces chiffres-là nous racontent comme histoire, c’est qu’on est parvenus à équilibrer la récolte avec la croissance. Même qu’avec des efforts humains en reboisement, en éclaircies commerciales et précommerciales, en interventions sylvicoles, on a même obtenu un 2 %, note M. Bouthillier.

D’ailleurs, pour l’ensemble de la forêt québécoise au sud du 52e parallèle, de 1970 à 2015, la situation est restée relativement stable, avec une très légère croissance de 1,34 %.

Coupes à blanc?

Selon Luc Bouthillier, il faut toutefois demeurer prudent. Il souligne que localement, certains problèmes peuvent apparaître.

Peut-être qu’effectivement, tant sur la Côte-Nord qu’au Saguenay–Lac-Saint-Jean, les modes de récolte ont parfois fait surgir les nappes phréatiques. C’était essentiellement le message de L'erreur boréale. Quand on fait surgir la nappe phréatique, ce n’est pas propice au retour de la forêt, continue le professeur de l’Université Laval.

L’industrie récolte les deux tiers de la possibilité forestière fixée à 32 millions de mètres cubes annuellement.

Laisser pousser la forêt

Une tendance inverse s'observe cependant dans les régions du sud du Québec : celle de laisser pousser la forêt.

En particulier en Estrie et en Montérégie, la plupart des gens qui achètent des terres, c’est pour regarder les arbres pousser, pas pour les récolter, souligne M. Bouthillier.

Ce dernier mentionne aussi que le changement de type de propriétaire, d’agriculteur à « rentier », explique en partie ce changement de paradigme.

Ils veulent profiter de la forêt pour ce qu’elle est. Ils ne veulent pas la récolter, conclut-il.

Les quatre plus importantes régions forestières, soit le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec, représentent toutefois 51 % du volume total de la forêt productive, c’est-à-dire de la forêt ayant un potentiel commercial.

Les régions administratives divisées par municipalités régionales de comté.

Les régions administratives divisées par municipalités régionales de comté.

Photo : ministère des Affaires municipales et de l'Habitation

  • Catherine Bouchard

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