Vivre ensemble autour du kasàlà
Jean Kabuta initie les enfants à l'art du Kasàlà
Photo : Jean-Pierre Perouma
Jean Kabuta est professeur à la retraite. Il initie des enfants au kasàlà, un art oratoire africain qui consiste à célébrer l'autre et à reconnaître en soi nos qualités. Dans cette pratique de la reconnaissance, le kasàlà invite chacun à pratiquer l'ubuntu, une sorte d'appel à être chaque jour plus humain que la veille. L'activité crée un climat propice à développer le vivre-ensemble.
Le rendez-vous est pris à l’École Élisabeth Turgeon, dans la classe de Nathalie Bernard. En guise d’accueil, le visage de Lester B. Pearson, Canadien et Prix Nobel de la paix en 1957.
La cloche se fait entendre. Les rires et les pas des enfants résonnent dans les corridors jusqu’à la classe qui s’ennuie de ses élèves.
Les enfants savent qu’ils vont rencontrer Jean Kabuta. La curiosité s’attise et déjà les enfants échangent leurs premières impressions.
À l’écran sont affichés ces mots : « leçon de kasàlà 1 ». Jean Kabuta prend une voix douce et chaleureuse pour se présenter.
Il explique aux enfants l’origine du kasàlà : l’Afrique subsaharienne. Les petites oreilles sont attentives. Jean Kabuta nous en propose un exemple spécialement rédigé pour cette journée internationale du vivre-ensemble.
Jean Kabuta explique aux enfants l'origine du Kasàlà
Photo : Jean-Pierre Perouma
Jean leur apprend qu’en kiswahili (langue du Congo), le mot karibu (caribou) signifie « bienvenue ».
Une question est lancée aux enfants : Aimez-vous les contes et les histoires?
La réponse sonne à l’unisson : oui!
Jean Kabuta raconte alors l’histoire de Soundiata, jeune Africain né avec l’incapacité de se lever et de marcher. Soundiata et sa mère sont l’objet de moqueries dans le village.
Un jour que la mère de Soundiata a besoin de feuilles de baobab, elle se tourne vers la communauté pour en avoir. Elle en obtient avec une ultime raillerie à l’encontre de son fils handicapé.
Soundiata, blessé et meurtri, s’enivre de colère qu’il transforme en force. Et soudain, il se « souvient ».
Soundiata se souvient qu’il est quelqu’un, et la puissance de ce souvenir l’extirpe de son handicap. Soundiata se lève. Il arrache un baobab de la terre et le plante devant la maison de sa mère.
L’histoire captive l’auditoire et l’interpelle.
L’histoire le rappelle : Qui que tu sois, tu es important, je suis important. Tu es quelqu’un, je suis quelqu’un
.
L’activité suivante : rédiger un petit kasàlà.
Avec bienveillance, les intervenants, ici Caroline Bujold, aident les enfants dans la rédaction.
Jean Kabuta écoute attentivement et échange avec les enfants.
L’activité se poursuit avec le partage des phrases.
Que je sois une souris, que tu sois un éléphant, je suis quelqu’un, tu es quelqu’un.
Le partage des textes de kasàlà se fait avec plaisir.
Prochaine activité, se lancer une balle et se présenter. Maguette Gueye s'occupe du premier lancer.
Les enfants jouent et se présentent. Une phrase vole : Je suis Noémie et je suis une amie précieuse
.
Jean Kabuta échange tout au long de l’activité avec les enfants.
Vient le temps de dessiner pour illustrer le conte de Soundiata.
Chacun s’applique à dessiner.
Chacun échange, partage; la classe s’emplit d’une atmosphère de respect et d’écoute.
À la fin de l'activité de kasàlà, les enfants partagent leur plaisir de la découverte. Avec cette activité, ils ont approfondi leur expérience du vivre-ensemble.