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Santé mentale des enfants : une journée pour en discuter au Manitoba

photo de famille avec le ministre de la Santé du Mantoba, Cameron Friesen.

Le ministre de la Santé du Manitoba, Cameron Friesen, et les partenaires de KIDTHINK, Project 11, la DSFM et Mood Disorders Association of Manitoba.

Photo : Kari Deschambault

Le Manitoba proclame une Journée de sensibilisation à la santé mentale chez les enfants et les jeunes, à l'échelle de la province. Cette initiative est encouragée par les intervenants qui s'attendent à plus de mesures de la part du gouvernement face à un fléau qui touche de plus en plus d'enfants.

Des données de la Commission de la santé mentale du Canada révèlent que « 1,2 million d'enfants et de jeunes au pays sont touchés par la maladie mentale ». Chez 70 % d'entre eux, les premiers symptômes sont apparus à l'enfance.

Selon une étude réalisée en 2016 par l'Université du Manitoba pour le compte de la province, 14 % des enfants manitobains âgés de 6 à 19 ans souffrent d'un trouble de santé mentale.

Directeur des services aux élèves à la Division scolaire franco-manitobaine, Daniel Preteau se réjouit que les autorités provinciales consacrent une journée à ce problème.

Daniel Preteau.

Daniel Preteau, directeur des services aux éleves à la DSFM

Photo : Daniel Preteau

Il espère que ce premier pas débouchera sur une plus grande sensibilisation et incitera le gouvernement à agir pour résoudre le problème. Selon lui, il y a dans les écoles manitobaines davantage de jeunes aux prises avec des troubles mentaux.

« On fait tout pour lutter contre la stigmatisation, mais je pense qu'on peut faire plus, notamment en aidant les jeunes à reconnaître les symptômes et surtout à savoir avec qui en parler. On doit leur enseigner toutes ces stratégies », dit-il.

Daniel Preteau estime important de faire ce travail, car le personnel scolaire n'est pas toujours outillé pour apporter la bonne réponse. « On n'a pas une formation pour devenir des travailleurs de santé mentale. Par contre, on vit tous les jours cette réalité dans nos classes et dans nos écoles », souligne-t-il.

En ce moment, si le personnel remarque qu'un enfant a des troubles mentaux, il sera souvent pris en charge par l'équipe de l'établissement qui offre du conseil, dit-il. Mais Daniel Preteau affirme que ce rôle n'est pas thérapeutique.

« Si on constate que les besoins de l'élève sont plus importants que ce que l'on peut lui offrir, on saisit nos partenaires, à commencer par nos spécialistes au sein de mon département. Si tout cela ne suffit pas, on consulte alors des agences externes », précise-t-il.

Kari Deschambault est clinicienne en santé mentale à KIDTHINK, un centre de traitement de santé mentale pour les jeunes de 12 ans et moins, à Winnipeg. L'organisme dispose d'un service mobile permettant à des spécialistes de se rendre dans les écoles pour faire des évaluations et offrir des services et des traitements aux enfants, tout en apportant de l'aide aux enseignants.

Kari Deschambault.

Kari Deschambault, clinicienne en santé mentale à KIDTHINK.

Photo : Kari Deschambault

Faibles ressources en français

Selon une étude réalisée par l'Université de Saint-Boniface et Santé en français, en 2018, sur 38 organismes offrant des services de santé mentale en français dans la région sanitaire de Winnipeg, seuls 12 se consacraient exclusivement à la santé mentale des enfants et des jeunes.

Quant à la langue de services, 4 organismes utilisaient le français de façon régulière, 4 l'utilisaient de manière partielle et 6 autres avaient recours à l'interprétation.

Les écoles françaises doivent composer avec un manque de ressources en français dans ce domaine. Daniel Preteau précise que, pour surmonter ce défi, la DSFM collabore avec Project 11, un organisme qui sensibilise les élèves de la maternelle à la 8e année au bien-être mental, dans les écoles anglophones et francophones.

« Avant la traduction des documents par Project 11, la DSFM avait trouvé une façon créative de gérer le problème en traitant la question de la santé mentale dans les cours d'anglais », souligne-t-il.

Recevoir un traitement : encore un défi

D'après Kari Deschambault, les statistiques démontrent que, au Canada, seulement un enfant sur cinq ayant un trouble mental recevra un traitement. L'organisme espère que la Proclamation du 7 mai permettra de sensibiliser davantage de gens à l’importance de la santé mentale des enfants.

Kari Deschambault espère que cela aidera plus d’enfants et de familles à solliciter des services et à faire de la prévention pour éviter que des enfants ne vivent des difficultés supplémentaires dans la vie.

Mais la réalité ne permet pas toujours d'intervenir vite, car selon les intervenants, les temps d'attente au Manitoba sont très longs. « Les familles et les enfants doivent attendre environ six mois ou plus pour certains services », souligne Kari Deschambault.

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