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Attente pour un médecin de famille : la liste s’allonge dans la région de Québec

Une médecin examine une patiente avec un stéthoscope.

Des postes sont encore vacants en Abitibi-Témiscamingue, selon la FMOQ.

Photo : iStock

Malgré le temps qui passe, le Guichet d'accès à un médecin de famille (GAMF) est loin de se vider. Depuis un an, le nombre de patients qui attendent d'être pris en charge a bondi de 39 % dans la Capitale-Nationale et de 60 % dans Chaudière-Appalaches.

« On nous dit qu'on a amélioré les choses […] mais sur le terrain, qu'est-ce que ç'a donné? », se demande le président du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet.

« Ces chiffres-là semblent contredire toutes les belles choses qu'on a dites depuis plusieurs mois, depuis quelques années », ajoute-t-il.

Paul Brunet, président du Conseil pour la protection des malades

Paul Brunet, président du Conseil pour la protection des malades

Photo : Radio-Canada

Les données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) démontrent que dans la Capitale-Nationale, le nombre de patients en attente avec le GAMF est passé de 41 870 à 58 326 entre mars 2018 et février 2019.

Au cours de cette même période, le nombre de patients en attente dans Chaudière-Appalaches est passé de 15 927 à 25 516.

« Il en rentre plus qu’il en sort actuellement », reconnaît Josée Langlois, adjointe à la direction des services professionnels au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches.

Des retraites qui font mal

Selon elle, ce n’est pas que les médecins de Chaudière-Appalaches ont ralenti leur prise en charge de patients ces derniers mois.

Or, quelques retraites en peu de temps peuvent complètement changer la donne à l’échelle régionale, car les départs ne sont pas automatiquement remplacés par un nouveau médecin facturant.

« Dans notre région, c’est sûr qu’on a eu plusieurs départs à la retraite, indique Mme Langlois. Il ne faut pas se le cacher : nos médecins qui sont en pratique depuis plusieurs années, c’est des gens qui avaient un grand nombre de patients inscrits à leur nom. »

Il y a des médecins qui peuvent avoir jusqu’à 2800 patients d’inscrits à leur nom! Quand ils quittent, qu’on en a deux ou trois qui partent comme ça, ça augmente énormément le nombre de patients à prendre en charge.

Une citation de Josée Langlois, adjointe à la direction des services professionnels, CISSS de Chaudière-Appalaches

Au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale, on montre du doigt le même phénomène.

« Le nombre de patients pris en charge par un médecin en fin de carrière n’est pas équivalent à celui qui débute sa pratique », explique par courriel la porte-parole du CIUSSS, Mélanie Otis.

Au bout du compte, en un an, le taux d’inscription à un médecin de famille a donc reculé, passant de 83,9 % à 83,6 % dans la Capitale-Nationale. C'est en deçà de la cible de 85 % que le gouvernement s’était fixée pour décembre 2018.

Dans Chaudière-Appalaches, ce seuil minimal a été dépassé, mais le taux d'inscription a tout de même diminué, passant de 90,1 % à 89,4 % entre mars 2018 et février 2019.

Collaboration avec les médecins

Selon Mme Langlois, la hausse du nombre de patients en attente avec le GAMF dans Chaudière-Appalaches s’explique aussi par la popularité grandissante de cet outil.

Les gens sont informés de cette possibilité. Avant, les gens se cherchaient un médecin de famille sans faire d’inscription dans le guichet.

Une citation de Josée Langlois, adjointe à la direction des services professionnels, CISSS de Chaudière-Appalaches

Le CIUSSS fait d’ailleurs beaucoup de sensibilisation auprès de ses médecins, notamment ceux qui s’apprêtent à prendre leur retraite, pour qu’ils incitent leurs patients à s’inscrire au GAMF.

Pour améliorer la situation des patients orphelins à l’échelle du Québec, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, mise actuellement sur deux éléments.

La ministre Danielle McCann en gros plan.

Danielle McCann a promis d'abolir le temps supplémentaire obligatoire chez les infirmières le 5 septembre dernier, en campagne électorale.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Son attaché de presse, Alexandre Lahaie, explique que les nouveaux pouvoirs des infirmières praticiennes spécialisées devraient accélérer la prise en charge de patients.

Parallèlement, il rappelle que le gouvernement est en négociation afin de réviser le mode de rémunération des médecins.

Le président du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, dit croire en l’approche de la ministre McCann.

« Je veux le croire. Moi, je me donne un an pour voir de quel bois se chauffera le nouveau gouvernement sur l'accès à un médecin ou à des infirmières praticiennes! », dit-il.

Avec la collaboration de Daniel Boily

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