Québec aura le dernier mot sur le prolongement du REM

La ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, affirme qu'il n'y a pas de conflit entre le gouvernement du Québec et Montréal en ce qui concerne le transport.
Photo : Radio-Canada
Le gouvernement Legault corrige le tir sur le Réseau express métropolitain (REM) : la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, avait dit mercredi que les élus de la région de Montréal trancheraient sur les scénarios de prolongement du REM, mais c'est plutôt le gouvernement qui aura « le dernier mot ».
En mêlée de presse en matinée à l'Assemblée nationale, Mme Rouleau avait été appelée à préciser qui fera l'arbitrage sur les scénarios de prolongement promis par la Coalition avenir Québec (CAQ).
« Le comité d'orientation de l'ARTM, composé des élus, à partir des différentes données que nous avons, fiches de projet, fiches d'avant-projet, aura à prendre des décisions, des recommandations qui seront faites au conseil d'administration, sur l'ordonnancement (des projets), parce que tout ne se fait pas en même temps, mais tout doit se faire », avait-elle indiqué.
Elle avait ajouté que le gouvernement allait avoir son mot à dire, à titre de partenaire financier.
Mais dans un entretien téléphonique en fin de journée, l’attachée de presse de Mme Rouleau, Camille Lambert, a laissé entendre que la ministre avait peut-être été « trop nuancée » et que c'est le gouvernement qui « aura le dernier mot ».
Ainsi, elle se conforme à la ligne dictée par son collègue, le ministre des Finances, Éric Girard. Il avait indiqué en commission parlementaire « qu'ultimement, c'est le gouvernement qui tranche, conseillé par l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) », c'est-à-dire l'organisme officiellement mandaté pour planifier et étudier les besoins.
Nouveaux scénarios à l'étude
En début de semaine, le gouvernement Legault a donné le signal de départ avec la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), propriétaire du REM déjà en chantier dans son schéma d'origine. Conformément aux engagements pris en campagne électorale par la CAQ, la CDPQ a commencé à étudier des scénarios d'extension du réseau vers Laval, ainsi que vers Chambly et Saint-Jean-sur-Richelieu, en plus d'évaluer un nouveau système de transport vers l'est de Montréal.
Rappelons que le Caisse conserve le droit de refuser les propositions de prolongement du gouvernement, comme l'a souligné le ministre des Transports, François Bonnardel, en décembre.
En début de semaine, lorsque le gouvernement Legault avait annoncé le mandat confié à la Caisse, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait déploré que les études ne soient pas confiées plutôt à l'ARTM.
Mercredi matin, Mme Rouleau a répété que tout le monde travaille en collaboration dans la région et elle a voulu se montrer conciliante.
« Je pense que ça va se calmer », a-t-elle laissé entendre.
Le REM est un réseau de train électrique privé, un chantier de plus de 6 milliards de dollars, financé à hauteur de 3 milliards de dollars par des fonds publics. Il comptera 26 stations sur 67 kilomètres.
Le plan du REM actuel comprend une grande ligne qui va de Deux-Montagnes jusqu'en Montérégie (Brossard), en passant par le centre-ville de Montréal, mais il aura aussi des antennes dans l'ouest de l'île et vers l'aéroport Montréal-Trudeau.