Trop de freins à l'essor des transports électriques au Québec, dénonce un rapport

Il faut accélérer le déploiement du réseau de bornes de recharge privées dans les immeubles résidentiels, disent la CCMM et Propulsion Québec.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Cadre réglementaire rigide, infrastructures de recharge limitées et tarification inadaptée : un rapport de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et de Propulsion Québec dénonce des entraves au déploiement des innovations en transports électriques et réclame des actions du gouvernement du Québec.
À l’heure actuelle, des freins nuisent au développement de l’industrie des transports électriques et intelligents, peut-on lire dans ce document rendu public lundi matin.
La CCMM et Propulsion Québec demandent notamment au provincial de modifier le processus d’appels d’offres public, qui serait « mal adapté aux solutions innovantes en mobilité ».
La règle du plus bas soumissionnaire défavorise par exemple « les véhicules dont le coût d’achat est plus élevé, malgré un coût total de possession plus bas, comme c’est le cas pour les véhicules électriques ».
Avoir constamment au moins trois soumissionnaires « est contradictoire avec la nature même des produits innovants », est-il mentionné.
« L’impossibilité pour les produits non homologués par Transports Canada d’être soumis à des appels d’offres limite les essais de produits étrangers innovants », peut-on aussi lire.
C'est l'ensemble du cadre règlementaire qui devrait être revu pour éviter d'éventuelles mésaventures, avance Michel Leblanc, président de la CCMM.
« On l’a très bien avec Téo Taxi, détaille-t-il. C’est un modèle innovant au Québec qui aurait requis dès le départ des modifications à la règlementation. Ça a tardé et ça a fragilisé Téo Taxi qui a fait faillite. »
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Plus de bornes de recharge privées
Fin 2018, on comptabilisait près de 39 400 véhicules électriques sur les routes du Québec. Bien que ce nombre soit en hausse constante, il ne représente que 0,6 % du parc automobile de la province, qui totalise 6,6 millions de véhicules.
Le problème réside entre autres dans la quantité de bornes de recharge (1648 à la fin de 2018) et dans leur éloignement pour les personnes résidant à l’extérieur des centres urbains.
Bien qu’Hydro Québec prévoie d’installer 1600 nouvelles bornes de recharge rapide au cours des 10 prochaines années, une accélération de ce déploiement est recommandée, tout comme l'idée de faciliter l'installation de ces bornes dans le domaine privé.
Pour ce faire, il faudrait « modifier le Code de construction du Québec », pour l’installation du câblage élémentaire, mais aussi adapter les règles de copropriété, qui permettent à un syndicat de copropriété de bloquer l’installation d’une borne.
« Le Code du bâtiment n’oblige pas actuellement les promoteurs à installer des bornes. C’est un enjeu. Quelqu’un qui habite un triplex n’a pas nécessairement accès à une recharge et doit aller sur la rue », soutient Sarah Houde, présidente de Propulsion Québec.
Par ailleurs, la CCMM et Propulsion Québec souhaitent également adapter le modèle d'assurance afin d'avoir à terme « une indemnisation publique des dommages corporels pour tous les types de véhicules, peu importe le niveau d'autonomie ».