Les élus municipaux du Nord-Ouest de l’Ontario font part de leurs priorités à des ministres provinciaux
Le ministre Steve Clark, pendant son allocution, a affirmé comprendre que les problèmes du Nord-Ouest de l’Ontario, principalement reliés à la taille du territoire, ne peuvent pas être résolus avec les mêmes méthodes que ceux du sud de la province.
Photo : Radio-Canada / Miguel Lachance
Les changements au système de santé publique, le financement des bibliothèques et l'élargissement des routes étaient au cœur des préoccupations des élus municipaux nord-ontariens qui ont pu poser des questions directement au ministre du Développement du Nord, Greg Rickford, et à celui des Affaires municipales, Steve Clark.
Les deux membres du cabinet progressiste-conservateur étaient à Thunder Bay vendredi dans le cadre de la conférence de l’Association des municipalités du Nord-Ouest de l’Ontario (NOMA).
La conseillère de Kenora Sharon Smith a fait part de son mécontentement face à la centralisation annoncée des services de santé publique et le changement de la formule du partage des coûts entre la province et les municipalités.
Cette modification entraînera pour sa municipalité une hausse d’environ 25 % des dépenses en santé publique pour 2019, indique-t-elle.
Mme Smith souhaite que le gouvernement repousse la réforme à 2020 et mène davantage de consultations.
La présidente de NOMA
et mairesse de Shuniah, Wendy Landry, a indiqué au ministre Clark qu’une résolution en ce sens avait été adoptée lors de l’assemblée générale de l’association, mercredi.À lire aussi :
La conseillère Smith croit qu’il vaudrait mieux conserver le modèle actuel de bureaux de santé publique locaux, qui répond mieux aux réalités du Nord-Ouest en raison de la taille du territoire.
Elle ajoute que les taux de mortalité reliés aux problèmes de dépendance et de santé mentale sont plus élevés dans le Nord-Ouest que dans le reste de la province.
Il a été prouvé que les initiatives en santé publique représentent un bon investissement.
Joyce Timpson, une conseillère de Sioux Lookout, a quant à elle demandé une meilleure représentation de la région sur le comité responsable de la réforme du système de santé.
Dans les deux cas, le ministre Clark a indiqué qu’il transmettra ces commentaires à la ministre de la Santé, Christine Elliott.
Les réponses n’ont pas semblé satisfaire Mmes Smith et Timpson.
M. Clark a d’ailleurs répondu à la plupart des questions en affirmant que les commentaires des élus municipaux étaient toujours les bienvenus, sans prendre d’engagement.
Des bibliothèques « pas assez efficaces »
Andrew Hallikas, un conseiller de la municipalité de Fort Frances, a soulevé que la réduction de 50 % du budget des organismes Service des bibliothèques de l’Ontario-Sud et Service des bibliothèques de l’Ontario-Nord aura un important effet sur les petites communautés et les Premières Nations.
Le ministre Clark a répondu que les bibliothèques de l’Ontario devaient apprendre à être plus efficaces et a rappelé que la suppression du système de prêt entre les bibliothèques était le choix des organismes et non pas du gouvernement.
En entrevue avec CBC, le directeur général de la Bibliothèque publique de Thunder Bay, John Pateman, s’est dit outré d’entendre les propos du ministre Clark. Si [le Service des bibliothèques de l’Ontario-Nord] n’est pas efficace, je ne sais pas ce qui l’est.
De son côté, le ministre Rickford croit qu’il existe des solutions pour pallier le manque de disponibilité des livres, particulièrement dans les petites communautés de sa circonscription, Kenora—Rainy River, entre autres grâce aux nouvelles technologies.
Il a aussi insisté sur le fait que le financement de base des bibliothèques a été maintenu, contrairement à ce qui aurait été rapporté dans certains médias.
Amélioration des infrastructures routières
Le ministre Rickford, dans son allocution, a rappelé l’engagement de son gouvernement pour l’élargissement de la route Transcanadienne 17 entre Kenora et la frontière du Manitoba.
Il a précisé lors de la période de questions que le plan à long terme est d’élargir d’autres routes de la région, sans donner plus de précisions.
Je sais qu’il y a plusieurs personnes, notamment à Sudbury, qui veulent que les routes deviennent moins dangereuses.