Inondations : Montréal déclare l’état d’urgence

La famille de Rachel Huppé, à L'Île-Bizard, a dû évacuer sa maison.
Photo : Radio-Canada / Photo offerte à Radio-Canada/Rachel Huppé
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a décrété l’état d’urgence vendredi afin de venir en aide plus rapidement aux sinistrés victimes des inondations sur l'île.
« Beaucoup de pluie, on s'attendait au pire; eh bien voilà, ça continue de monter et on est très préoccupés », a déclaré Valérie Plante en conférence de presse.
L'état d'urgence est décrété à titre préventif, car « la situation est stable », dit Valérie Plante. Afin de venir en aide à la population sinistrée, Urgences-santé s'est aussi mise en mode urgence.
Pour le moment, aucune évacuation n'est envisagée dans les arrondissements les plus touchés : Pierrefonds-Roxboro, L'Île-Bizard–Sainte-Geneviève et Ahuntsic-Cartierville.
Mais la situation pourrait se détériorer rapidement, prévient Bruno Lachance, directeur du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), qui demande aux citoyens « de se préparer à évacuer, le cas échéant ».

Avec les fortes pluies qui s'en viennent, le niveau de l'eau risque de monter et la pression pourrait faire céder les digues.
« Selon Environnement Canada, il est prévu qu’il tombera jusqu’à 60 mm de pluie sur le bassin versant d’ici samedi soir, ce qui aura pour effet d’augmenter le niveau des cours d’eau de façon importante, ainsi que d’affaiblir les murets et les barrages d’eau installés aux endroits névralgiques pour freiner l’infiltration d’eau », spécifie la Ville dans son communiqué.
Une digue qui céderait pourrait d'un coup inonder 30, 40, 50 maisons.
Pour l'heure, M. Lachance se fait toutefois rassurant : « Les digues tiennent très bien pour le moment. Il n'y a pas d'indicateurs qui nous forcent à évacuer ».
#Montréal : assez de ressources? Oui, mais...
— Patrice Roy (@PatriceRoyTJ) 26 avril 2019
« On a besoin d’aide à L'Île-Bizard et à Pierrefonds. Ça avance bien, mais il faut relayer également les bénévoles [...] J’invite la population à faire le 3-1-1. »
- @Val_Plante#inondations #polmtl pic.twitter.com/ho0v7xorzl
Des moyens accrus
L'état d'urgence permettra aux autorités de contrôler l'accès aux voies de circulation et d'ordonner, si nécessaire, l'évacuation de résidents dans des zones inondées ou à risque de l'être. Il permettra aussi de demander de l'aide à tout citoyen en mesure d'appuyer les effectifs sur le terrain et de demander des moyens, ou des lieux d'hébergement supplémentaires.
Enfin, avec l'état d'urgence, l'administration montréalaise pourra procéder à certaines dépenses sans obtenir, en amont, l'autorisation du comité exécutif.
Présent lors de la conférence de presse, le maire de l'arrondissement Pierrefonds-Roxboro, Jim Beis, s'est dit « content » de voir l'administration Plante décréter l'état d'urgence, ce qui procurera à son arrondissement les ressources et le matériel nécessaires « pour passer au travers ».
De dire Valérie Plante : « Ce n'est jamais le premier choix de demander aux gens de quitter leur résidence. Mais, au final, c'est notre responsabilité que chaque citoyen soit en sécurité. [...] Il ne faut pas lésiner avec ça. »
Des mesures qui portent leurs fruits
Selon la mairesse et le chef des pompiers, les mesures mises en place dans les derniers jours, comme l'installation de digues temporaires, ont permis jusqu'à maintenant de limiter les impacts, les dommages et les conséquences des inondations pour les riverains.
« Il y a deux ans au même moment environ, et avec les mêmes débits, on comptait les résidences inondées par centaines », se rappelle Bruno Lachance.
En revanche, à l'heure actuelle, les autorités dénombrent 11 évacuations et environ 50 bâtiments touchés par les inondations.
Par ailleurs, Valérie Plante a annoncé la tenue d'une assemblée extraordinaire du conseil municipal dans l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro, dimanche, à 13 h. Les citoyens sont invités à s'y rendre pour poser des questions à leurs élus.
Avec les informations de Benoît Chapdelaine
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