Les bélugas et les projets industriels dans le fjord du Saguenay sont-ils compatibles?

Un béluga
Photo : Meighan Makarchuk
Sans se montrer alarmiste, le président du Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM), Robert Michaud, croit que des efforts doivent être fait pour diminuer les effets des grands projets industriels au Saguenay sur la population de bélugas.
Devant le Cercle de presse jeudi matin, le spécialiste ne s’est pas prononcé ni pour ni contre ces projets de grande envergure.
Il a expliqué que trois éléments ont une répercussion sur la santé des bélugas : le réchauffement climatique – qui touche ses sources de nourriture – la présence de contaminants dans l’eau et le bruit.
Ce dernier élément augmente le stress, nuit à la communication entre les mammifères marins et nuit aussi à la recherche de nourriture.
Des solutions à trouver
Comme les projets industriels prévus au Saguenay-Lac-Saint-Jean entraîneront une augmentation du trafic maritime dans les zones habitées par ces animaux, Robert Michaud croit qu’il faut chercher une façon de réduire le bruit émis par les navires.
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L’expert est d’avis que certaines avenues permettraient une meilleure cohabitation entre le trafic maritime et les bélugas.
Est-ce qu’on peut augmenter le trafic tout en gardant le bilan de bruit au niveau actuel, voire même en le réduisant, c’est à ça qu’on va s’attarder dans les prochaines années avec les gens de l’industrie
, mentionne M. Michaud.
Les traversiers et les bateaux de croisière nuisent aussi aux bélugas.
Si j’enlève les traversiers, j’enlève beaucoup de bruit dans un des habitats importants pour les bélugas. C’est d’ailleurs l’un des habitats aujourd’hui qui est considéré comme le plus bruyant
, poursuit Robert Michaud.
La réduction de la vitesse des navires, la création des convois, la sauvegarde de refuges acoustiques dans le fjord pourraient être des options envisagées.
Le fait qu’il n’existe présentement aucune certitude en la matière rend la situation plus complexe. C’est pourquoi plusieurs études sont en cours sur le sujet, notamment à Pêches et Océans Canada.
Le béluga demeure une espère en voie de disparition. La population dans l’estuaire du Saint-Laurent est estimée à environ 1000 individus. Elle diminue de près de 1,5 % chaque année, une statistique inquiétante aux yeux de Robert Michaud.
D'après les informations de Louis Martineau