Pierre Karl Péladeau se lance dans l'aventure du taxi électrique

Pierre Karl Péladeau
Photo : Radio-Canada / Olivier Lalande
L'homme d'affaires Pierre Karl Péladeau compte relancer un service de taxis électriques calqué sur le modèle de la défunte entreprise Téo Taxi, grâce à des actifs de son ancienne société mère, Taxelco, dont il vient de se porter acquéreur.
Il a lui-même confirmé jeudi qu'une proposition de son entreprise Placements Saint-Jérôme inc., distincte de Québecor, pour acheter certains actifs de Taxelco a été approuvée en matinée par le syndic de faillite Richter et la Cour supérieure du Québec.
Le président et chef de la direction de Québecor mettra ainsi la main, dès le 31 mai prochain, sur les services de répartition Taxi Diamond et Taxi Hochelaga, ainsi que sur Téo Techno et la marque de commerce Téo Taxi.
« La chose qui est importante, c'est l'application » mobile Téo Techno, originalement conçue pour permettre aux clients de demander un taxi à Téo Taxi, a dit M. Péladeau dans une mêlée de presse en début d'après-midi.
Cette application offre des « bases solides » pour relancer un service de taxis électriques, a confirmé M. Péladeau. Cela permettra du coup de « mettre en valeur » les ressources hydroélectriques du Québec.
M. Péladeau n'a pas dit à quel moment ce service « calqué » sur Téo Taxi sera lancé. Une nouvelle flotte de véhicules électriques devra d'abord être constituée, a-t-il convenu.
« Il faut revoir le modèle d’affaires. Tous les modèles d’affaires ne sont pas nécessairement parfaits. Nous savons qu’il y avait un certain nombre de failles [avec] le modèle précédent », a-t-il dit.
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En entrevue à l'émission RDI économie, il a estimé qu'il était « trop tôt » pour déterminer si l'entreprise opterait pour une rémunération à un taux horaire, comme l'avait fait le fondateur de Téo Taxi, Alexandre Taillefer.
Évoquant le projet de loi qui déréglemente l’industrie du taxi, déposé le mois dernier, et l'autonomie accrue des véhicules électriques, il s'est montré optimiste. « Le moment est certainement plus favorable qu'il ne l’était antérieurement », a-t-il souligné.
Le Fonds vert sollicité
Pierre Karl Péladeau a par ailleurs indiqué à ICI RDI qu’il entendait solliciter un financement du Fonds vert, mis en place par le gouvernement du Québec pour favoriser le développement durable et lutter contre les changements climatiques.
« C’est clair que je vais faire une demande au Fonds vert, parce qu’à chaque fois qu’on va mettre une voiture électrique sur le marché, ça va être une voiture taxi de moins en hydrocarbures », a-t-il dit.
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« Et j’ose espérer que le Fonds vert va avoir la décence, et je dirais la rationalité, d’avoir l’ouverture d’esprit nécessaire » pour investir, a-t-il martelé, critiquant au passage le financement accordé antérieurement à des projets n'ayant aucune incidence sur l’environnement.
Resté muet sur le coût d’acquisition de Taxelco, M. Péladeau a affirmé qu'il n'avait pas, jusqu'ici, envisagé de se tourner vers la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui avait investi dans Taxelco, ni recherché d'autres partenaires d'affaires.
Refusant de s'avancer sur un échéancier précis, il a dit espérer que le projet irait de l'avant cette année.
Un développement salué par Québec
Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, s'est réjoui de la nouvelle dans un message publié sur Twitter : « Félicitations à Pierre Karl Péladeau pour l’acquisition d’actifs de Taxelco. Une autre preuve que l’industrie du taxi au Québec est vouée à un bel avenir! »
Téo Taxi a été mise en faillite cet hiver, ce qui a entraîné 450 mises à pied. Son fondateur Alexandre Taillefer a transmis une courte déclaration à Radio-Canada en réaction à la nouvelle de l'acquisition d'actifs de Taxelco par M. Péladeau : « On lui souhaite la meilleure des chances. C’est un projet important pour Montréal. Écologiquement, technologiquement et socialement aussi. Les trois sont interreliés. »
Pierre Karl Péladeau avait rapidement dévoilé sa volonté d'acquérir les actifs de Téo Taxi, mais il avait affirmé au début du mois que son offre n'avait pas été retenue.
La société montréalaise E-Taxi avait également présenté une offre d'achat pour des actifs de Taxelco au syndic de faillite Richter.
Taxelco traînait une dette de 36 millions de dollars, dont 21,4 millions en créances garanties. La Banque Nationale est son plus important créancier, pour un montant de 11,7 millions.
L'échec de Taxelco avait été attribué à plusieurs facteurs, dont les coûts d'exploitation liés à la rémunération des chauffeurs payés à l'heure, à la rigidité réglementaire et à la faible autonomie des véhicules.