Déchets canadiens aux Philippines : la ministre McKenna planche sur une solution

La ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, soutient que le problème des déchets canadiens aux Philippines sera réglé « d'ici quelques semaines ».
Photo : La Presse canadienne / Justin Tang
La ministre canadienne de l'Environnement, Catherine McKenna, dit plancher sur une solution pour venir à bout, « d'ici les prochaines semaines », du problème des conteneurs de déchets expédiés aux Philippines par une entreprise d'ici, il y a plusieurs années.
Cette déclaration survient quelques heures seulement après que le président de ce pays d'Asie du Sud-Est, le dirigeant d'extrême droite Rodrigo Duterte, eut menacé de « déclarer la guerre » si le Canada ne réglait pas immédiatement la situation.
La dispute internationale s'étire depuis 2013 et 2014, quand une entreprise canadienne a expédié une centaine de conteneurs incorrectement identifiés comme étant des plastiques destinés au recyclage à un port situé près de Manille, la capitale.
L'affaire s'est envenimée plus tôt cette semaine lorsque M. Duterte a menacé de renvoyer les conteneurs remplis de produits pourrissants au Canada.
« Je donnerai peut-être un avertissement au Canada, la semaine prochaine, qu'ils feraient mieux de se débarrasser de tout cela, sinon je lèverai les voiles », a dit l'homme fort du pays sur les ondes de RTVM, la division média du bureau de la présidence.
« Je leur déclarerai la guerre, a-t-il ajouté. J'indiquerai au Canada que leurs déchets sont en route. Préparez un grand accueil. Mangez-les si bon vous semble... Vos déchets sont sur le chemin du retour. »
La ministre a indiqué que son ministère travaillait sur ce dossier en collaboration avec Manille, mais que les menaces n'aidaient pas.
« Nous avons besoin de [parvenir à une solution] de façon positive. Nous sommes très près d'une solution », a-t-elle déclaré lors d'un passage à Montréal, mercredi.
Une réputation ternie
Selon le député néo-démocrate Gord Johns, qui a évoqué ce dossier aux Communes, la réputation du Canada à l'étranger en prend pour son rhume dans cette affaire.
« Cela nuit à notre crédibilité en la matière lorsque nous n'agissons pas lorsqu'une entreprise n'a, par exemple, pas respecté ses obligations », a lancé l'élu britanno-colombien.
Le Canada se doit de respecter la Convention internationale de Bâle, qui interdit aux pays développés signataires d'envoyer leurs déchets toxiques ou dangereux aux pays en développement sans leur consentement éclairé.
« Qu'il s'agisse ou non d'une question juridique pour le Canada, c'est une question morale », a poursuivi M. Johns.
« En ce moment, le Canada traîne de la patte et il s'agit d'un incident international... Cela fait honte au Canada et c'est embarrassant pour tous les Canadiens », a conclu le député de Courtenay-Alberni.
En 2016, le gouvernement canadien a modifié ses lois sur le transport de déchets dangereux, invoquant le cas philippin pour justifier la mise à jour de ses normes en matière d'exportation de déchets.