Pailles, barquettes, gobelets… Montréal veut réduire l’utilisation d’objets à usage unique

La réglementation projetée par la Ville de Montréal limiterait l'utilisation de contenants à emporter en mousse de polystyrène.
Photo : Associated Press / Audrey McAvoy
La Ville de Montréal compte adopter au printemps 2020 un projet de règlement visant à limiter l'utilisation d'objets à usage unique sur son territoire, ont annoncé mercredi la mairesse Valérie Plante et la responsable de la transition écologique et de la résilience, Laurence Lavigne Lalonde.
Le Service de l’environnement de la Ville entreprend donc des démarches pour mettre au point un cadre réglementaire afin de réduire ou limiter l’utilisation de contenants et de gobelets en mousse de polystyrène, de barquettes en polystyrène utilisées pour emballer la viande, le poisson ou les légumes, de pailles ou d’ustensiles en plastique.
La Ville veut ainsi s’attaquer à la pollution engendrée par ces articles qui ne servent qu’une fois, mais dont la décomposition peut prendre des centaines d’années.
Des documents remis aux élus soulignent plusieurs inconvénients de ces objets :
- Ils sont coûteux en ressources et en énergie lors de leur production
- Ils contribuent à la pollution visuelle en milieu urbain;
- Ils ont un impact sur les écosystèmes marins et terrestres lors de leur dégradation;
- Ils augmentent les coûts de la gestion des déchets et du maintien de la propreté par la Ville.
« On agit maintenant parce qu'on ne peut plus accepter d'avoir des modes de consommation qui sont aussi destructeurs. Les articles à usage unique sont un réel problème. C'est le deux tiers des matières retrouvées dans nos poubelles qui sont des articles à usage unique », a indiqué Laurence Lavigne Lalonde en conférence de presse.
La mairesse Plante a donné l'exemple des poubelles des rues commerciales de l'arrondissement de Ville-Marie qui doivent être vidées deux ou trois fois par jour en raison de l'accumulation de ce type de déchets.
La Ville entend mettre sur pied une stratégie de transition progressive avec entre autres des incitatifs à la réduction, la tarification de certains usages et l'accompagnement des entreprises touchées. On en profitera pour faire une analyse de l'impact du règlement interdisant les sacs en plastique de moins de 50 microns, en vigueur depuis juin 2018, « y compris se pencher sur l'interdiction de tout sac de plastique dans les commerces montréalais », a précisé Valérie Plante.
Le projet de règlement devrait être déposé l'automne prochain; une consultation publique aura lieu au début 2020 et le règlement devrait être adopté en avril 2020.
L'ONG environnementaliste Greenpeace se réjouit de la décision de la Ville de Montréal de réglementer l’utilisation d’articles et emballages jetables, mais elle croit que l'échéancier devrait être plus serré.
« Bien qu'il soit encourageant de voir Montréal se joindre à d'autres grandes villes dans la lutte contre la pollution plastique, attendre2020 pour mettre en œuvre cette réglementation retarde ce qui aurait déjà dû être fait, à savoir l’interdiction des plastiques à usage unique les plus problématiques. [...] Nous encourageons la ville à considérer une approche globale qui interdise les plastiques jetables les plus problématiques, responsabilise les producteurs corporatifs et axe ses solutions vers des systèmes de distribution qui nous éloignent de la culture du jetable », affirme par communiqué Agnès Le Rouzic, chargée de campagne océans et plastique chez Greenpeace Canada.
La Ville de Vancouver a adopté l’an dernier un règlement qui limitera l’utilisation de contenants et d’emballages jetables à compter du 1er juin prochain.