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Être influenceur pour le cannabis sur les réseaux sociaux, une forme de publicité illégale?

Une femme prend un selfie.

Sur son compte Instagram, Annie MacEachern publie des photos tendance et «glamour» et procède à des tests de produits du cannabis.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Il est illégal de publiciser la consommation du cannabis, sous quelque forme que ce soit, mais certains Canadiens tirent tout de même des profits avec leurs contributions sur les réseaux sociaux.

Vanessa Mercier utilise du cannabis pour gérer les symptômes et la douleur associés à ses nombreuses conditions médicales : spondylarthrite ankylosante, fibromyalgie, dépression et anxiété. Elle a transposé son combat pour la normalisation du cannabis thérapeutique sur les réseaux sociaux.

« Quand j'ai commencé à consommer du cannabis médical, il n’y avait rien qui me ressemblait dans l'industrie. Je cherchais une plateforme où m'éduquer, je cherchais des femmes qui me ressemblaient, des femmes professionnelles qui fumaient tous les jours ou qui consommaient tous les jours et je n'en trouvais pas. »

Elle est donc devenue une influenceuse sur Instagram. Elle produit du contenu – images et vidéos – qui valorise l'utilisation du cannabis médical, tout en offrant des conseils à ses abonnés.

Une femme parle devant la caméra.
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Vanessa Mercier est influenceuse sur les réseaux sociaux. «J'ai commencé à m'éduquer moi-même, puis à éduquer les autres.»

Photo : Radio-Canada

« Par l'entremise de mes images, c'est vraiment ce que j'essaie de faire, de montrer qu'on peut être une femme qui travaille tous les jours. Je travaille presque 70 heures par semaine et je consomme du cannabis tous les jours; ma prescription est de 8 grammes par jour. »

Quand ils ont un nombre suffisant d'abonnés, ces influenceurs peuvent être sollicités par des entreprises ou des marques pour promouvoir des produits. Et en échange de leur influence sur les abonnés, les influenceurs reçoivent des revenus, des articles de mode ou même des voyages.

Annie MacEachern, alias Canniebis, a plus de 5000 abonnés sur Instagram. « Je parle souvent de mon cannabis pour ma santé », dit-elle.

Une femme utilise un vaporisateur de cannabis
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Son activité sur les réseaux sociaux a rapporté à Annie un emploi au sein d'un producteur de cannabis à Toronto.

Photo : Radio-Canada

Elle a réussi à attirer de nombreux clients de l'industrie de la marijuana et elle cumule de plus en plus de contrats : rédaction pour des publications sur le cannabis et même mannequin du cannabis. « Tu es payée pour être sur un plateau de tournage et fumer un joint, c'est vraiment bizarre, mais c'est une job ».

Du marketing illégal?

Et pourtant, la loi sur le cannabis contient des clauses qui interdisent la promotion du cannabis : les produits ne doivent pas être publicisés par des célébrités ou des personnalités connues, on ne doit pas en faire la promotion auprès des jeunes et les entreprises n’ont pas le droit d’avoir recours à des placements de produits ou des publireportages.

« La loi nous définit ce qu'est une promotion, c'est une présentation d'un bien ou d'un service dans le but de les vendre et qui pourrait avoir une influence sur des comportements et des attitudes face au produit et au service donné », dit Sébastien Gardère, avocat chez Gowling WLG.

De plus, les publicités entourant le cannabis ne devraient pas représenter un style de vie à travers des images de séduction, de loisirs, d’enthousiasme, de vitalité, de risque ou d’audace.
C'est pourquoi pour cet avocat, la ligne est plutôt mince entre la promotion et la publicité déguisée ainsi que les chroniques de la vie quotidienne de ces influenceuses...

« C'est une législation qui est très nouvelle, il n’y a pas encore eu d'interprétation jurisprudentielle par les tribunaux à ce sujet et de lignes directrices de Santé Canada. Il faudra peut-être attendre », explique Sébastien Gardère.

Une femme sourit en utilisant son téléphone.
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Vanessa Mercier espère un jour pouvoir travailler à temps plein dans l'industrie du cannabis.

Photo : Radio-Canada

Vanessa Mercier ne croit pas qu’elle enfreint la loi avec ses messages sur les réseaux sociaux. Elle estime qu'elle fait de l’éducation et non de la publicité ou du marketing.

« Je ne veux pas dire que c'est de la publicité parce que ce ne l'est pas, c'est ma vie, moi ce qui est sur Instagram, c'est la vérité. Si tu vois une photo de moi en train de fumer, c'est parce que c'est moi tous les jours », dit Vanessa Mercier.

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