Foreman, un voyage au cœur de la masculinité

Scène de la pièce Foreman
Photo : Atwood
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Dans son premier spectacle écrit en solo intitulé Foreman, le comédien Charles Fournier raconte l'univers masculin qu'il a côtoyé pendant plusieurs années alors qu'il travaillait sur des chantiers de construction.
Issu d’un milieu ouvrier, Charles Fournier a travaillé de l'âge de 17 à 23 ans dans le domaine de la construction avant de quitter cet univers pour entrer au Conservatoire d’art dramatique de Québec.
« Ce sont ces gars qui m’ont inspiré. Leur langage, leur sensibilité, les patterns, la hiérarchie qui est très forte dans ces milieux-là, au travail, mais entre hommes aussi. Il y a une hiérarchie qui s’installe entre eux qui va un peu de soi et qu’on ne sait pas trop pourquoi. »
Dans Foreman, qui prend l’affiche au Théâtre Périscope, Charles interprète le personnage principal de Carlos. Un personnage inspiré de son propre vécu, du milieu dur où il a grandi, dit-il, ainsi que de sa relation avec son père.
« J’ai aussi voulu montrer l’impact que le comportement du père peut avoir sur celui du fils. Le positif comme le négatif. »
Une pièce qui revêt un caractère personnel pour Charles Fournier qui a décidé de quitter le milieu ouvrier pour prendre le chemin des arts, un domaine qui n’était pas valorisé chez lui.
« [Cette pièce], c’est aussi ma sortie du milieu de la construction et de ce que je m’étais construit moi, comme homme, comme personnalité, et cette espèce d’émancipation pour aller vers quelque chose que j’aime. »

Scène de la pièce Foreman de Charles Fournier
Photo : Atwood
En dehors du chantier
Foreman (qui signifie contremaître en anglais) ne se déroule pas sur un chantier.
C’est l’histoire de gars issus pour la plupart de milieux ouvriers, qui vont se retrouver sur une terre à bois après un événement malheureux.
« Après les premiers laboratoires [de création], j’ai voulu quitter ça [le chantier] parce que c’est trop facile de placer ces gars-là dans des cases et de dire : " bon, ce sont des gars de la construction, ça se passe de même, ils parlent de même."Je suis allé plus large parce que je trouve que ces comportements-là sont plus généralisés. »
#Moiaussi
Difficile d’aborder le thème de la masculinité et de le redéfinir sans aborder des sujets d’actualité comme le mouvement #Moiaussi, ajoute par ailleurs Charles Fournier.
« Il y a un gars qui va réagir à ça [dans la pièce]. J’ai jamais voulu censurer ces gars-là, je les ai pris tels quels et je les ai mis sur scène avec leurs défauts et leurs qualités. »
L’effet miroir
En écrivant cette histoire, Charles Fournier a voulu présenter les hommes tels qu’il les a connus.
« L’objectif principal était de créer un miroir. Un reflet des hommes que j’ai côtoyés et que je côtoie encore aujourd’hui. »
« J’aimerais que le spectateur-trice se questionne sans que j’aie à lui dire ce qui est bon ou pas. J’ai pas voulu amener une vérité. J’ai mis l’emphase sur leur sensibilité et leur difficulté à s’exprimer. C’est cette poésie que j’ai tenté d’aller chercher à travers le texte. »
La pièce Foreman est présentée au Théâtre Périscope du 16 avril au 4 mai.
Texte et idée originale : Charles Fournier dans une mise en scène d'Olivier Arteau et Marie-Hélène Gendreau
Avec : Pierre-Luc Désilets, Miguel Fontaine, Charles Fournier, Steven Lee Potvin et Vincent Roy