Manque de soutien dans les garderies pour les enfants à besoins spéciaux

Un programme d'aide financière pour les enfants à besoins spéciaux aurait des ratés, selon des parents et des propriétaires de garderie.
Photo : Getty Images / catalby
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des parents et des propriétaires de garderies s'inquiètent du manque de soutien offert aux enfants à besoins spéciaux, malgré l'existence d'un programme d'aide financière.
Au Nouveau-Brunswick, les garderies éducatives agréées doivent respecter une politique d'inclusion en offrant leurs services aux enfants à besoins spéciaux.
Afin de répondre à cette exigence, le gouvernement a mis sur pied le programme amélioré des travailleurs de soutien. Ce programme vise à soutenir les éducatrices en finançant l’embauche de travailleurs de soin.
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Mais selon plusieurs propriétaires de garderies, le programme est surchargé et les ressources sont insuffisantes.
Ils sont dépassés par la surcharge de demandes
, lance Melissa LeBlanc, la propriétaire de la garderie Mon école, à Notre-Dame.
À la garderie ABC à Moncton, presque toutes les demandes ont été refusées.
On a demandé pour quatre travailleurs de soutien cette année. Sur 175 enfants, ce n’est pas un grand nombre. On a reçu seulement une personne à temps partiel pour ces quatre demandes, alors qu’avant, on recevait des fonds pour trois travailleuses de soutien
, explique Stephanie MacMullin Sunzu, propriétaire de la garderie ABC.
De la paperasse et des mois d’attente
Melissa LeBlanc questionne le processus d’attribution des fonds puisque certains enfants attendent plus longtemps que d’autres sur des listes d’attentes.
Elle critique également la complexité des démarches pour obtenir l’aide du programme.
C’est beaucoup de travail. Il faut faire plusieurs appels, envoyer des courriels et parfois même rédiger des lettres à la main.
Elle se désole de voir autant de parents recevoir une lettre de refus pour l’aide réclamée.
Des parents inquiets
Le fils de Nicole Landry est atteint d’autisme. Il a besoin d’un soutien constant à la garderie, car il n’arrive pas à reconnaître le danger.
S’il voit un film où un super-héros saute du toit d’une maison, il va penser que c’est une bonne idée, il ne pense pas à la conséquence ou au danger qui vient avec ça.
Comme plusieurs parents, elle attend d’obtenir l’aide du programme depuis plus d’un an.
Afin de veiller à la sécurité de son fils à la garderie, elle s’est tournée vers le ministère du Développement social, mais elle craint que les ressources s'épuisent.
On n’a pas de directives. Tout de suite, on a le soutien du [ministère du] Développement social, mais est-ce que ça va durer?
, demande Mme Landry.
Si son fils perdait le soutien nécessaire à sa sécurité, Nicole Landry ne voit pas d’autres options que de cesser de travailler pour garder son fils à la maison.
Le ministère de l'Éducation et du Développement de la petite enfance n'a pas donné d'explications à Radio-Canada concernant les nombreuses demandes des parents qui sont en attente d'une réponse ou qui ont été rejetées..