Des calmants coupés au fentanyl causent une vingtaine de surdoses en deux semaines

Les benzodiazépines sont utilisés pour traiter, entre autres, les troubles du sommeil, l’anxiété ou la dépression.
Photo : Getty Images / Darwin Brandis
Un médicament chimiquement semblable à un traitement contre l'anxiété et les troubles du sommeil aurait contribué à une vingtaine de surdoses en Colombie-Britannique.
La Régie de la santé de Vancouver confirme ainsi que des benzodiazépines ont été mélangées avec de la méthamphétamine ou du fentanyl.
Les benzodiazépines sont des composés chimiques utilisés dans le traitement de différents troubles comme ceux du sommeil, de l’anxiété ou de la dépression. Elles modifient le système neurologique et, lorsqu’elles sont prises en grande quantité, provoquent une dépression respiratoire. Combinées à l’alcool ou à un opiacé, même à petites doses, elles peuvent provoquer une surdose.
Les autorités médicales et les travailleurs de première ligne s’inquiètent aussi du fait que cette substance réduit l'efficacité de la naloxone, qui est utilisée pour inverser les effets d’une surdose aux opioïdes.
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La fondatrice de la Société de prévention des surdoses, Sarah Blyth, confirme qu’il y a eu entre 20 et 30 surdoses depuis deux semaines dans le Grand Vancouver.
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Lorsqu’une personne fait une surdose, elle peut demeurer inconsciente pendant des heures et ne pas se réveiller. Dans une telle situation, la naloxone a peu d'effet. « Ce qui peut faire peur », dit Sarah Blyth.
C'est que, lorsque les benzodiazépines sont mélangés à d'autres médicaments, leur effet peut être foudroyant et mener à la mort.
Pour Alexander Caudarella, médecin et enseignant en toxicomanie à l’Université de Toronto, la crise des opioïdes que connaît la Colombie-Britannique accentue le problème.
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Pour lui, les jeunes sont de plus attirés par les benzodiazépines, notamment sous l’influence de certains chanteurs qui font l’apologie des antidépresseurs. Il recommande plus de mieux s'informer et de faire tester les drogues qui sont consommées.
D’ailleurs, Sarah Blyth rappelle que son centre de prévention permet de tester les drogues les mercredi et jeudi. « Certaines personnes ont un choc quand elles voient ce que contiennent leurs drogues », raconte-t-elle.