Une stratégie pour revitaliser la langue ojibwée

Farrell White enseigne la langue ojibwée au conseil scolaire anglophone du district de Rainy River.
Photo : Waking Up Ojibwe
Le projet Waking Up Ojibwe - Anishinaabemodaa, officiellement lancé mercredi, vise à encourager l'apprentissage de l'objibwé dans le district de Rainy River, à l'ouest de Thunder Bay, et à former de futurs enseignants.
La stratégie, qui sera déployée pendant les sept prochaines années, est le fruit du travail du Seven Generations Education Institute, du Rainy River District School Board (RRDSB) et de l’organisme Say It First, en collaboration avec 10 Premières Nations de la région.
La directrice de l’éducation du RRDSB
, Heather Campbell, explique que des cours d’ojibwé sont offerts depuis plusieurs années, mais que les instructeurs qualifiés se font de plus en plus rares.Nous avons des gardiens du savoir et des aînés qui, malheureusement, meurent, et avec eux le savoir et la langue disparaissent, et il y a donc une si grande urgence, dans la stratégie, de rendre la langue aux communautés et de bâtir sur cette langue.
Pour ce faire, les organismes partenaires élaborent des programmes pour introduire la langue non seulement dans les garderies et les salles de classe, mais aussi dans les familles, dans l’espoir de former une nouvelle génération de locuteurs.
À lire aussi :
Parmi les ressources en cours de création figurent des trousses linguistiques comprenant des livres pour enfants qui peuvent être utilisés à la maison et permettre aux parents d’apprendre avec leurs enfants.
Des outils de traduction numérique sont également en cours d’élaboration.
La stratégie inclut aussi un volet d’éducation des adultes, explique Brent Tookenay, le directeur général du Seven Generations Education Institute, ajoutant que l’institut offre déjà un programme en classe qui fait ses preuves.
Ce sont des membres de chacune de nos dix Premières Nations et ils sont âgés de 20 à 50 ans
, précise-t-il. Après la première année [d’un projet pilote de 3 ans], ils ont pu tenir des conversations pendant 15 minutes strictement [en ojibwé].
En regardant vers l’avenir, M. Tookenay espère que le projet aura un impact énorme sur les Premières Nations de la région. Je pense que la chose la plus importante est probablement que les communautés auront plus de gens parlant la langue.
Cela permet à nos Premières Nations de continuer à vivre leur culture, leurs cérémonies. Tout ce que nos Premières Nations font [dans] nos communautés est basé sur la langue
, conclut-il.