Parcs Canada récompensé pour une opération de sauvetage du saumon

Parcs Canada a réagi rapidement lorsqu'un glissement de terrain a entravé le cours de la rivière Chéticamp, l'an dernier.
Photo : Parcs Canada
La Fédération du saumon atlantique (FCA) attribue à Parcs Canada sa plus haute distinction pour ses efforts de rétablissement du saumon après un glissement de terrain survenu dans la rivière Chéticamp, le 28 mai 2018.
Ce jour-là, plus de 4000 tonnes de terre et de débris ont dévalé une pente abrupte dans le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, empêchant ainsi la montaison des poissons dans la rivière, l’un des cours d’eau de la Nouvelle-Écosse où la population de saumons se porte le mieux.
Le glissement de terrain est justement survenu au moment où les saumons s’apprêtaient à remonter la rivière pour déposer leurs oeufs.
En l’espace de quelques heures, les dirigeants de Parcs Canada ont communiqué avec l'Association de la rivière Chéticamp et se sont mis à concevoir un plan d'action pour donner suite au glissement de terrain. Il n'a pas fallu beaucoup de temps pour faire venir l'équipement nécessaire et entamer les travaux
, indique Bill Taylor, président de la FSA.
Parcs Canada a fait appel à des experts en hydrologie et en stabilisation des berges. Des relevés aériens et terrestres ont été faits avant que les machines ne commencent à dégager la rivière.
Une dizaine de jours plus tard, les débris avaient été enlevés et les saumons pouvaient atteindre leur frayère.
Le prix T.B. « Happy » Fraser, du nom d’un ancien dirigeant de la FSA, a été remis à un représentant de Parcs Canada, Arthur Doucette, responsable du rétablissement des écosystèmes au parc des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, jeudi, lors d’un souper-bénéfice au Musée canadien de l’immigration à Halifax.
À lire aussi :
Des efforts de préservation constants
Les efforts de Parcs Canada pour préserver le saumon de la rivière Chéticamp ne datent pas d’hier. L’agence fait équipe depuis 5 ans avec l’Association du saumon de la rivière Chéticamp à cette fin.
L’habitat est très important pour le saumon, et depuis 2014, on travaille chaque année à améliorer des sections de la rivière où les passages pour le saumon sont plus difficiles, déclare Éric Le Bel, directeur du parc des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. On essaie en quelque sorte de faciliter la montaison du saumon jusqu’au lieu où le saumon de reproduit.
Le problème le plus important concernait le lit de la rivière qui s’était élargi au fil des années, ce qui ne laissait pas suffisamment de profondeur aux poissons pour remonter la rivière aisément.
« On essaie de recréer des chenaux un peu plus profonds qui vont faciliter le travail pour le saumon. »
Le partenariat a porté ses fruits. Chaque année depuis 5 ans, Parcs Canada a remarqué une amélioration lors de la remontée du saumon. Ce printemps, les travaux de dragage sont terminés, mais l’équipe ne chôme pas pour autant.
Les partenaires continuent à observer les effets de leurs travaux et à faire d’autres améliorations, comme de la plantation riveraine ainsi qu’une étude sur la température de la rivière.
C’est quelque chose qui est en constante évolution, parce que les changements climatiques sous-entendent que le niveau de la température de l’eau augmente, et ça, c’est très mauvais pour la reproduction du saumon; alors on garde un oeil là-dessus
, conclut Éric Le Bel.
Avec des informations de Mariève Bégin