Lock-out à l'ABI : le syndicat doit faire des compromis, dit François Legault

Lundi, le premier ministre a d'abord rencontré le syndicat, puis la direction de l'Aluminerie de Bécancour inc. (ABI), en lock-out depuis plus de 14 mois.
Photo : Twitter/François Legault
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le premier ministre du Québec appelle le syndicat des travailleurs de l'Aluminerie de Bécancour inc. (ABI) à faire des compromis dans le but de régler le conflit de travail qui dure depuis près de 15 mois. « La direction offre un salaire moyen de 92 000 $ par année aux 900 employés. Le syndicat doit faire des compromis », a déclaré François Legault sur les réseaux sociaux.
Le premier ministre du Québec a fait ce commentaire après s'être entretenu lundi avec les représentants syndicaux, puis les dirigeants d'Alcoa dans ses bureaux de Montréal, à deux jours d'une reprise des négociations entre les deux parties.
C'est surprenant et étonnant
, a déclaré le président de la section locale 9700 du Syndicat des métallos, Clément Masse, au sujet de la déclaration du premier ministre. Pendant un instant, il a cru qu'il s'agissait d'un poisson d'avril.
Ça donne l'impression que M. Legault prend parti pour une multinationale américaine qui fait des millions de profits contre des travailleurs qui sont en lock-out depuis 15 mois
, dit-il.
Clément Masse affirme avoir expliqué au premier ministre que le salaire n'est pas un point en litige avec l'employeur. Il ajoute que les salaires à l'ABI sont comparables à ceux des autres alumineries du Québec.
« Ce n'est pas un commentaire digne d'un premier ministre qui doit défendre les citoyens et les bons emplois. »
Clément Masse affirme être très déçu
, d'autant plus qu'il était sorti satisfait de sa rencontre avec M. Legault. Il estimait avoir eu une écoute attentive de la part du premier ministre
. Il souhaitait que François Legault use de son influence pour amener les dirigeants d'Alcoa à se représenter à la table des négociations avec un vrai mandat de venir négocier de bonne foi
.
C'est par ailleurs le syndicat qui avait demandé à rencontrer le premier ministre.
Le ministre du Travail et député de Trois-Rivières, Jean Boulet, qui est intervenu à plusieurs reprises depuis le début du conflit, a assisté aux rencontres, de même que le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel.
C'est la première fois que le premier ministre du Québec rencontrait ainsi les deux parties depuis son entrée au pouvoir.
Rencontres avec le Président du syndicat d'ABI de Bécancour et avec le Président d'Alcoa, propriétaire principal d'ABI.
— François Legault (@francoislegault) 1 avril 2019
ABI est en conflit de travail depuis 15 mois.
La Direction offre un salaire moyen de 92 000 $ par année aux 900 employés.
Le syndicat doit faire des compromis. pic.twitter.com/OKnWqpxyFZ
Reprise des négociations mercredi
Les négociations reprendront mercredi entre le Syndicat des métallos et la direction de l’Aluminerie de Bécancour.
Elles se feront en compagnie du médiateur et conciliateur Jean Nolin.
Les deux parties devraient notamment aborder la contre-proposition syndicale déposée le 21 mars, après le rejet de l’offre d'Alcoa à 82 % par les travailleurs de l'ABI.
Les dernières négociations ont eu lieu au début du mois de février.
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Le ministre Jean Boulet a répété lundi que l'objectif de son gouvernement est d'aider les parties, de leur donner tous les outils pour leur permettre d'atteindre leur objectif de régler [le conflit] dans les meilleurs délais possible
, en continuant d'exclure la possibilité de revoir le contrat entre Hydro-Québec et l'ABI.
La semaine dernière, le premier ministre avait laissé entendre qu’il ne comptait pas revenir sur le contrat d’électricité d’ABI, vigoureusement montré du doigt par la partie syndicale depuis des mois.
Avec la collaboration de Maude Montembeault