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Le plus grand potager sur toit à Québec en 2020

La toiture du 3800 rue de Marly à Québec

La toiture du 3800 rue de Marly à Québec

Photo : courtoisie : Du toit à la table

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Il a 28 ans et il s'apprête à mettre sur pied le plus important projet d'agriculture sur toit du pays et probablement du monde. À compter de l'été 2020, l'entreprise de François Saint-Pierre fera pousser des légumes sur trois hectares de toiture dans le nouvel Espace innovation Chauveau, un parc industriel en construction à Québec.

Quand le jeune entrepreneur a reçu l'appel de l'homme d'affaires Michel Dallaire, il était pantois.

« C'est certain que quand M. Dallaire nous invite à un rendez-vous, on essaie de se libérer. Il a dit : "Es-tu disponible jeudi, à 9 h?" "Oui je suis disponible jeudi, à 9 h, je vais être là!" »

C'était le début d'une grande collaboration. Le chef de la direction du Groupe Dallaire ne planche pas uniquement sur le projet du Phare en ce moment. Il construit aussi un immense parc industriel à l'angle de l'avenue Chauveau et de l'autoroute Henri-IV.

La première phase représente un investissement de 110 millions de dollars et prévoit la construction de 10 bâtiments d'une superficie totale de plus de 8 hectares.

Parce qu'il a envie de bâtir différemment, M. Dallaire a choisi de s'associer avec François Saint-Pierre et sa jeune entreprise de production maraîchère en milieu urbain, Du toit à la table.

Quand le promoteur immobilier a contacté le jeune agriculteur, c'était pour lui proposer de mettre en culture ses nouvelles toitures.

« C'est une jeune entreprise. C'est sûr que quand j'ai parlé de ça, ils ont trouvé ça gros. Je leur ai clairement dit : "Regardez votre modèle d'affaires. On regardera pour vous aider financièrement, pour que ça réussisse." »

«  »

— Une citation de  François Saint-Pierre, président et fondateur, Du toit à la table
Michel Dallaire rencontre François Saint-Pierre et ses associés, Joannie Saint-Pierre et Laurent Boucher.
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Michel Dallaire rencontre François Saint-Pierre et ses associés, Joannie Saint-Pierre et Laurent Boucher.

Photo : Radio-Canada

Bien sûr, la construction des bâtiments sera adaptée pour que la structure puisse supporter le poids de la terre, ce qui représente des coûts supplémentaires d'environ 5 à 7 % pour le Groupe Dallaire.

« Le bénéfice, pour nous, c'est d'avancer et d'essayer d'innover. Monétairement, il n'y en a pas. »

Du jamais-vu

Dès l'été 2020, trois hectares de toit pourront être exploités.

Un projet unique, selon le directeur du Laboratoire sur l'agriculture urbaine, Éric Duchemin. Ce chercheur s'intéresse à ce qui se fait en agriculture urbaine ici et ailleurs depuis une dizaine d'années.

« C'est au-dessus de tout ce qui existe actuellement. Le plus grand toit maraîcher qui existe actuellement au Canada c'est 2500 mètres à 3000 mètres carrés. » Le projet de Québec est de 3 hectares la première année, soit 30 000 mètres carrés.

À l’échelle internationale, le projet le plus imposant devrait voir le jour à Paris l’an prochain. Il prévoit l’exploitation de 1,5 hectare de toiture.

L'agriculture urbaine a le vent dans les voiles. « C'est en développement, en croissance. C'est une nouvelle façon aussi d'habiter et de rendre plus vivables des endroits de développement industriels. On verdit tout en produisant », souligne M. Duchemin.

François Saint-Pierre prépare ses semis.
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François Saint-Pierre prépare ses semis.

Photo : Radio-Canada / Marie Maude Pontbriand

Du toit à la table en est à sa troisième année d'existence. L'entreprise a commencé par cultiver la toiture d'un édifice de bureaux de la rue Marly. Cet été, ses fruits et légumes pousseront au-dessus des têtes des employés de l'Industrielle Alliance, sur la Grande Allée.

« Tous nos produits sont commercialisés directement au sein des employés, donc le transport est nul. Le seul déplacement est vertical, dans un ascenseur. »

Cet été, l'entreprise devrait produire environ 150 paniers. François Saint-Pierre estime qu'avec l'Espace innovation Chauveau il pourra nourrir 10 fois plus de familles avec ses tomates, concombres, aubergines et melons, pour ne nommer que ceux-là.

Des serres sur les toits

Le jeune entrepreneur voit encore plus grand. Il aimerait éventuellement cultiver à l'année à l'aide de serres, à l'instar des Fermes Lufa à Montréal.

« On ne se cachera pas que l'attrait de la production à l'année est très présent parce qu'évidemment, même si notre source de revenus est surtout l'été, l'hiver, les comptes continuent de rentrer. »

Et ce n'est pas Michel Dallaire qui va l'empêcher de rêver. « Je pense qu'il faut innover, il faut donner l'exemple et je suis sûr que ce qu'on fait là va amener d'autres gens à penser à développer de cette façon-là », conclut-il.

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