Importante baisse des quotas de crevettes pour les pêcheurs de la Côte-Nord

Des crevettes nordiques pêchées au large de Sept-Îles.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Pêches et Océans Canada a statué sur une importante diminution des quotas de pêche à la crevette nordique.
Pour une quatrième année consécutive, les totaux admissibles de capture (TAC) dans l’Est-du-Québec sont en diminution.
Dans la zone 10 (Sept-Îles), le quota diminue de près de 38 % par rapport à l'an dernier. Durant la saison 2019, 2658 tonnes sont allouées aux pêcheurs de la zone.
Dans les zones 9 (Anticosti) et 8 (Esquiman), la baisse est de 15 %, pour des volumes de 5840 et 5066 tonnes respectivement.
Seule la zone 12 (de l'Estuaire) voit ses quotas augmenter considérablement : une hausse de 153 %. Le quota est toutefois plus modeste que dans les autres zones, avec 606 tonnes.
Une nouvelle qui touche Jean-Pierre Élément, le capitaine d'un crevettier de Sept-Îles, mais aussi les travailleurs des usines de transformation.
C'est une grosse, grosse coupure. Ça affecte terriblement. Moi je suis parti de 500 000 de quotas, je vais peut-être me ramasser avec 180 000. C'est quasiment 70 % du quota de parti. [...] On en fait beaucoup moins [d'argent], et une autre affaire, il y a les employés d'usine aussi qui sont affectés, les emplois indirects, c'est tout le monde
, explique-t-il.
Selon lui, la pêche aujourd'hui est bien plus difficile que lorsqu'il a commencé dans le métier.
Si j'avais 20 ans, j'irais pas là-dedans, mais nous autres, on est pris dans ça, on est pris dans ce système-là. On ne peut pas aller ailleurs.
On a racheté de plus gros bateaux et des quotas de crevettes. On s'est endettés pour essayer de survivre, faire vivre nos familles
, poursuit le pêcheur, qui explique qu'il lui sera ardu de rentabiliser ses investissements.
L'ouverture de la pêche a lieu le 1er avril 2019 dans toutes les zones, et les conditions de permis seront disponibles dans les prochains jours.
Au début mars, la mise à jour scientifique sur l'état des stocks confirmait la tendance à la baisse dans trois des quatre zones de pêche.