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Les élections sont déclenchées à l'Île-du-Prince-Édouard

Wade MacLauchlan au lutrin.

Le premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard, Wade MacLauchlan, annonce la tenue d'élections générales le 23 avril 2019.

Photo : Radio-Canada / François Pierre Dufault

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les électeurs de l'Île-du-Prince-Édouard seront appelés aux urnes le 23 avril prochain pour élire un nouveau gouvernement. Le chef du Parti libéral, Wade MacLauchlan, en a fait l'annonce, mardi soir, lors de l'assemblée d'investiture d'un candidat de son équipe à Charlottetown.

Le gouvernement libéral sortant entretenait le flou quant à la date des élections générales depuis plusieurs semaines.

Des élections à date fixe étaient prévues pour le lundi 7 octobre. Mais parce qu'elles étaient trop proches des élections fédérales qui sont inscrites au calendrier le 21 octobre, le premier ministre sortant devait choisir une autre date.

Wade MacLauchlan avait déjà signalé son intention de devancer la date de son rendez-vous avec l'électorat en donnant, fin janvier, le coup d'envoi à un référendum sur la réforme du scrutin concomitant aux prochaines élections provinciales et devant avoir lieu obligatoirement avant le 1er octobre.

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— Une citation de  Wade MacLauchlan, chef du Parti libéral de l'Île-du-Prince-Édouard

Wade MacLauchlan a annoncé que son parti présenterait son programme politique mercredi matin.

Dans son discours dans un hôtel du centre-ville de Charlottetown, mardi soir, le chef libéral s'en est pris à ses adversaires progressistes-conservateurs et verts, accusant les premiers de manquer de discipline et de pratiquer une politique de division, et comparant les seconds à une expérimentation sociale qui n’a jamais été tentée ailleurs. Ce n'est pas le moment de changer de cap, a-t-il dit.

Wade MacLauchlan et tous les membres présents applaudissent.
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Le premier ministre libéral de l'Île-du-Prince-Édouard était présent à l'assemblée d'investiture de Richard Brown.

Photo : Radio-Canada / François Pierre Dufault

Les partis politiques et leurs candidats dans les 27 circonscriptions électorales de l'Île-du-Prince-Édouard viennent donc de s'engager dans une campagne de 28 jours.

En déclenchant des élections anticipées, mardi soir, Wade MacLauchlan a du même coup repoussé la session parlementaire qui devait débuter le 2 avril.

Les libéraux en 3e place, selon les sondages

Les libéraux chercheront à obtenir un quatrième mandat majoritaire consécutif. Pour y arriver, le parti au pouvoir depuis 2007 devra faire mentir le plus récent sondage de la firme Corporate Research Associates (CRA), qui le relègue en troisième place avec 27 % des intentions de vote.

Nous avons entièrement confiance dans notre bilan, notre équipe, notre leadership et la vision que nous présentons, non seulement pour les quatre prochaines années, mais pour les prochaines générations, insiste le chef du gouvernement sortant. C’est ce que les insulaires veulent et nous sommes heureux de faire campagne [...] pour aller chercher leur soutien.

Wade MacLauchlan s'est fait élire à l'Assemblée législative une première fois le 4 mai 2015, peu de temps après avoir succédé sans opposition à Robert Ghiz à la tête du gouvernement libéral. Cet ancien recteur de l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard, bilingue et ouvertement homosexuel, avait promis de se consacrer au développement économique de la province et de diriger un gouvernement ouvert et transparent.

Pendant son mandat, le chef libéral a fait adopter une loi établissant un registre des lobbyistes et une loi contrôlant l'exploitation des sources d'eau potable. Il a aussi réformé la Loi sur les municipalités.

Par ailleurs, une forte croissance économique a permis au gouvernement MacLauchlan d'équilibrer son budget et même d'engranger d'importants surplus pendant la deuxième moitié de son mandat.

Toutefois, les fermetures à répétition des urgences des hôpitaux ruraux d'Alberton et de Montague en raison d'un manque de personnel soignant, les difficultés à recruter et à retenir des psychiatres et des psychologues ainsi qu'une crise du logement sans précédent sont venues assombrir le bilan libéral.

Les fermetures se multiplient à l'urgence de l'hôpital Memorial du comté de Kings, à l'Île-du-Prince-Édouard.
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Les fermetures se multiplient à l'urgence de l'hôpital Memorial du comté de Kings, à l'Île-du-Prince-Édouard.

Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur

Le Parti vert en tête de peloton

Les prochaines élections à l'Île-du-Prince-Édouard pourraient marquer un tournant dans l'histoire politique de la province.

D'une part, la petite province qui se targue d'être le « berceau de la Confédération » pourrait devenir la première au pays à tourner le dos au mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour, utilisé depuis plus de 150 ans, pour adopter un mode de scrutin proportionnel mixte.

D'autre part, c'est la première fois à l'Île-du-Prince-Édouard – et ailleurs au pays – qu'un sondage place le Parti vert en tête de peloton au moment où des élections sont déclenchées. La formation obtiendrait 38 % des intentions de vote parmi les électeurs ayant fait leur choix, selon le plus récent sondage CRA. Un appui sans précédent pour un tiers parti qui ne compte que deux députés à l'Assemblée législative.

Le chef vert Peter Bevan-Baker demeure quant à lui le politicien le plus populaire de la province depuis plus d'un an, toujours selon CRA.

Gros plan sur le visage du chef vert.
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Le chef du Parti vert de l'Île-du-Prince-Édouard, Peter Bevan-Baker

Photo : Radio-Canada

Le Parti vert ne dispose toutefois pas des mêmes moyens que ses adversaires. Dans certaines régions rurales de l'île, la formation peine à recruter des candidats.

Nous sommes tout à fait prêts, affirme néanmoins Peter Bevan-Baker. Nous nous préparons pour [ces élections] depuis plus d'un an à certains égards. Il y avait déjà des rumeurs d'élections le printemps dernier. Nous avons alors entrepris d'investir des candidats, de rédiger un programme et de réunir tous les éléments pour mener une campagne efficace.

Et le Parti progressiste-conservateur?

La grande énigme de cette campagne demeure le Parti progressiste-conservateur.

La formation a connu bien des déroutes depuis 12 ans. Elle a vu passer huit chefs différents durant cette période. Mais le plus récent sondage CRA laisse entrevoir une remontée pour le parti, qui aurait récupéré la deuxième place avec 29 % des intentions de vote.

En poste depuis à peine six semaines, le nouveau chef Dennis King multiplie les assemblées d'investiture aux quatre coins de la province. Il était d'ailleurs en train de choisir deux candidats à Charlottetown au moment du déclenchement des élections, mardi soir.

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— Une citation de  Dennis King, chef du Parti progressiste-conservateur de l'Île-du-Prince-Édouard

Dennis King n'a pas voulu réagir aux commentaires de son adversaire libéral l'accusant de pratiquer une politique de division, notamment. Je ne m'engage pas dans ce genre de politique, a-t-il dit.

Loin derrière dans les intentions de vote, le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l'Île-du-Prince-Édouard espère présenter en tout une vingtaine de candidats. Nous sommes prêts. Nous avons un message très clair pour les gens de l'île : qu'il faut un système qui fonctionne pour tout le monde et pas seulement pour quelques-uns, souligne le chef Joe Byrne.

Au moment de sa dissolution, l'Assemblée législative de l'Île-du-Prince-Édouard était composée de 16 députés libéraux, 8 progressistes-conservateurs, 2 verts et 1 indépendant.

Avec des informations d'Élisa Serret et de Kerry Campbell, de CBC

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