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Près de 5800 itinérants « visibles » au Québec

Un homme sur un trottoir se frotte les mains pour se réchauffer.

Plusieurs intervenants craignent que, sans intervention, des sans-abris meurent de froid en hiver.

Photo : iStock

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Il y avait près de 5800 itinérants dans les régions du Québec où ceux-ci ont été comptés, il y a un an, dont plus de 3100 à Montréal. Ce sont majoritairement des hommes, âgés de 30 à 49 ans, et 41 % d'entre eux ont passé l'année précédente au complet en situation d'itinérance.

En avril dernier, lorsqu'on a dénombré pour la première fois l'ensemble des itinérants « visibles » dans 11 régions du Québec, il y en avait 5789.

À Montréal, c'était la deuxième fois que l'on procédait à leur dénombrement. Et leur nombre a légèrement augmenté depuis la première opération du genre qui avait eu lieu en 2015, passant de 3016 à 3149.

Le Rapport du dénombrement des personnes en situation d'itinérance, le 24 avril 2018, a été dévoilé lundi à Montréal par la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, le docteur Éric Latimer, chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas, ainsi que des représentants municipaux et d'organismes qui viennent en aide à ces personnes.

«  »

— Une citation de  Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

L'itinérance visible y est décrite comme l'ensemble des personnes qui ont fréquenté des services d'hébergement d'urgence, de transition ou qui ont passé la nuit à l'extérieur, le 24 avril 2018, lors du dénombrement officiel.

La ministre McCann explique que ces personnes se retrouvent sans domicile fixe, en raison de « problèmes de dépendance, conflit avec autrui, problèmes de santé mentale, incapacité à payer le loyer ou l'hypothèque et perte d'emploi ».

Femmes, Inuits

Le rapport ne fait pas état de l'itinérance cachée, soit ceux qui trouvent à dormir momentanément dans un motel, chez un client dans le cas de certaines prostituées, par exemple, ou sur le canapé d'un ami, d'un parent.

Les femmes sont ainsi sous-représentées, a admis le chercheur Éric Latimer, parce que le contexte de leur itinérance peut être différent.

À l'opposé, les Inuits et les représentants des Premières Nations sont surreprésentés par rapport à leur proportion réelle dans la population.

Le rapport précise ainsi que les membres des Premières Nations représentent 1,2 % de l'ensemble de la population, alors qu'ils constituent 5,6 % de la population itinérante.

Le phénomène est le même pour les Inuits : 0,2 % de la population en général, mais 1,6 % de la population itinérante.

Des réactions

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, est préoccupée par les résultats du dénombrement. « On voudrait qu'il [le nombre de personnes en situation d'itinérance] diminue, il augmente, et ça veut dire que la Ville de Montréal va avoir besoin de soutien pour pouvoir trouver des solutions pour contrer cette situation-là qui est absolument inacceptable ».

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— Une citation de  Pierre Gaudreau, directeur du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal

De son côté, le directeur du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, Pierre Gaudreau, estime que la légère hausse de l'itinérance à Montréal reflète mal la réalité. « Tant dans les ressources que dans la rue, et ce, dans un nombre croissant de quartiers, l'itinérance est à la hausse à Montréal, ce que ne démontre pas le dénombrement », déplore-t-il.

Selon lui, « les femmes vivent autant de situations d'itinérance que les hommes, Statistique Canada le dit, mais on les voit moins, parce qu'elles acceptent de se retrouver dans des logements insalubres, chez des clients, chez des "ex" violents ».

Au Réseau solidarité itinérance du Québec, la coordonnatrice Laury Bacro invite « à relativiser ces chiffres-là, parce que ça ne concerne que l'itinérance visible, à un moment donné de l'année. Ça ne peut pas prendre en considération tous les types d'itinérance, ni l'itinérance cachée qui représente un volet important dans les régions », a-t-elle confié en entrevue.

Elle ajoute qu'il faut « penser aussi aux communautés LGTBQ+ qui ne vont pas nécessairement dans les refuges parce qu'ils ont peur de subir des violences ».

Le portrait complet ne sera fait qu'en 2020 et il sera appuyé sur ce dénombrement de 2018. Il permettra à Québec de mieux adapter ses programmes, ses mesures pour leur venir en aide. L'actuel plan d'action arrive à échéance en 2020; le prochain vaudra pour 2020-2025, a précisé la ministre McCann.

Dans le dernier budget déposé par le ministre des Finances, Eric Girard, une somme de 30 millions de dollars par année a d'ailleurs été allouée pour « bonifier le Programme de soutien aux organismes communautaires » dans ce domaine, a noté la ministre McCann.

Avec la collaboration de Diana Gonzalez

Avec les informations de La Presse canadienne

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