Des enseignants de la C.-B. parlent de leur sentiment d’isolement

Audrey Yap, professeure de français à Delta, aimerait être mieux soutenue dans l'organisation de sorties scolaires.
Photo : Radio-Canada / Adrien Blanc
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'assemblée générale annuelle de la Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique, qui se tient jusqu'à mardi, est l'occasion pour plusieurs représentants des enseignants d'exprimer leur frustration face au manque de ressources, malgré les engagements du gouvernement provincial.
Les élus enseignants ont ainsi voté, lundi, à une large majorité contre une proposition de réforme du système de financement de l’éducation secondaire, qui prévoit que l’aide aux enfants ayant des besoins spéciaux ne soit plus individualisée, mais basée sur des prévisions statistiques en matière de bassins de population.
La Fédération des enseignants se dit aussi insatisfaite du budget 2019 proposé par le gouvernement provincial en février, estimant qu’il ne permet pas de faire face à la pénurie d’enseignants.
Le représentant des enseignants en écoles francophones, Stéphane Bélanger, aimerait ainsi que le système de mentorat, qui existe dans certaines commissions scolaires, soit généralisé.
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Le mentorat consiste en des échanges entre un enseignant expérimenté et un enseignant qui vient de terminer sa formation. Un meilleur financement du programme permettrait de retenir les nouvelles recrues en Colombie-Britannique, estime-t-il.
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À trois mois de la renégociation du contrat qui lie le syndicat des enseignants au gouvernement, les délégués réunis en assemblée générale ont affiné leurs arguments, lundi. La fédération a renouvelé son soutien à l’investissement de 182 millions de dollars par année pour l’éducation secondaire promis par le gouvernement, mais estime que cela ne comblera pas le manque de ressources dans les classes.
Kelly MacLean Dosen, enseignante en classe d'immersion française à Surrey, a le sentiment qu’elle doit fournir plus de travail que ses collègues des classes en anglais.
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Le nouveau programme scolaire implique notamment que les manuels soient renouvelés. Or, Kelly MacLean Dosen note que les livres en français, quand ils existent, coûtent deux fois plus cher que les livres en anglais. C’est un poids dans le budget des écoles que le gouvernement devrait alléger, pense-t-elle.
Violette Baillargeon, professeure d'espagnol et de français langue seconde, pense que l'enseignement du français n'est pas assez valorisé. Quand j'ai commencé à enseigner dans les écoles publiques, raconte-t-elle, j'ai passé trois ans en immersion et, maintenant, j'enseigne le français comme langue seconde parce qu’il manquait trop de ressources et de soutien pour les enseignants.
Elle suggère que le gouvernement provincial augmente les salaires des enseignants, qui sont au deuxième rang des plus bas au Canada, selon elle.
Le contrat entre la Fédération des enseignants de la Colombie-Britannique et le gouvernement provincial expire le 30 juin. Le contrat suivant devrait mener jusqu’en 2022.