La communauté artistique de Winnipeg se souvient de Joe Fafard

Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Ancien élève des Beaux-Arts de l'Université du Manitoba, l'artiste Joe Fafard, décédé samedi, a marqué la province. Des membres de la communauté artistique de Winnipeg se souviennent d'un homme dont la douceur et la sensibilité transparaissaient dans son travail.
Émission spéciale
Ne manquez pas « Joe Fafard: un artiste, un être plus grand que nature », une émission spéciale de 10 h à 12 h, dimanche sur ICI Première, en hommage au sculpteur.
Joe Fafard s'était installé dans sa province d'origine, la Saskatchewan, pour disposer de son propre atelier de fonderie afin de créer ses propres sculptures en bronze, mais la communauté artistique francophone du Manitoba ne l'a pas oublié.
« Il a ouvert son propre atelier pour couler les sculptures parce qu’il avait une façon très particulière de le faire et il ne trouvait personne qui le faisait comme lui le voulait », se souvient Roger Lafrenière, qui a côtoyé Joe Fafard pendant ses études aux Beaux-Arts.
À lire aussi :
Alors que les professeurs poussaient les étudiants à explorer de nouvelles techniques et perspectives, Roger Lafrenière se souvient que son ami avait déjà une vision claire de son art.
« Je lui disais : "Non, tu ne peux pas faire ça, il faut que tu fasses de l’abstraction", et lui il me disait : "Non je veux pas faire ça, je veux faire des petits animaux" », raconte Roger Lafrenière.
L’artiste sculptrice Madeleine Vrignon a eu l’occasion d'avoir recours à la fonderie de Joe Fafard pour ses propres œuvres.

L'artiste Madeleine Vrignon a rencontré Joe Fafard pour la première fois lors de l'inauguration de sa sculpture «Entre chien et loup » qu'on peut admirer dans le Jardin de sculptures de la Maison des artistes visuels à Saint-Boniface.
Photo : Radio-Canada
« Une fois, lorsque j’ai passé quelques jours dans sa fonderie, il y avait un tout petit veau qui faisait peut-être 8 pouces de haut. Il était magnifique. Joe avait une façon de faire un geste vraiment simple dans la posture de l’animal, c’était très intime », se rappelle-t-elle.
Elle ajoute que les origines agricoles de Joe Fafard dans la région de Saint-Lazare se manifestent dans son travail.

« Peggy » est l'une des oeuvres célèbres de Joe Fafard à Winnipeg.
Photo : Radio-Canada
« Je pense que ça prend des années d’attention et d’amour pour ces bêtes pour capter les subtilités de leurs mouvements », affirme-t-elle.
Je le mets au même rang que le Groupe des Sept. C’est un impressionniste en trois dimensions.
Elle précise que le travail de Joe Fafard ne se limite pas aux sculptures et cite notamment « sa série d’autoportraits de Van Gogh traduits en bas-reliefs ».
Roger Lafrenière avoue lui envier son talent multidisciplinaire pour « les belles peintures et les beaux dessins ».
« C’était un gars tranquille et vraiment privé, mais quelqu’un de très humain », ajoute-t-il.
Madeleine Vrignon se souvient quant à elle de « quelqu’un de disponible et d’une grande simplicité ».