L’avenir de la Davie lié au prochain budget fédéral?

Selon le maire de Lévis, la survie du Chantier Davie pourrait se jouer dans le prochain budget fédéral.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement fédéral doit absolument accorder des contrats « significatifs » au Chantier Davie dans son projet budget, clame le maire de Lévis, Gilles Lehouillier. Il en va, selon lui, non seulement de la survie de l'entreprise, mais de toute la stratégie canadienne de construction navale.
« Le chantier ne peut pas attendre, ça prend, dans le cadre budgétaire, des budgets puis des contrats réels, ça ne peut pas attendre […] Sinon, le chantier est en péril », a déclaré Gilles Lehouillier, mercredi, lors d’une conférence de presse.
Il a fait remarquer que depuis l’élection des libéraux de Justin Trudeau, en 2015, le nombre de travailleurs sur le chantier était passé de 1435 à 209. Pour assurer sa survie, l’entreprise lévisienne doit être en mesure de fournir du travail à au moins 1000 personnes.
Le maire a rappelé que des contrats totalisant 10 milliards de dollars prévus dans la Stratégie nationale de construction navale n’avaient pas encore été octroyés. Le temps est venu, dit-il, d’octroyer à l'entreprise de Lévis sa juste part des contrats fédéraux.

Le maire Lehouillier presse Ottawa de venir en aide au Chantier Davie en lui accordant des contrats.
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie
Gilles Lehouillier croit que le dépôt du budget fédéral, le 19 mars, représente l’ultime chance, pour le gouvernement Trudeau, de montrer qu’il a à cœur la survie de Chantier Davie.
S'il n’y a rien dans le cadre du budget, ils vont avoir failli à leur tâche d'assurer la survie du Chantier Davie.
Contrats donnés à l’étranger?
Le maire a souligné que depuis l’octroi, en 2011, de contrats de construction totalisant 33 milliards de dollars aux chantiers de Halifax et de Vancouver, aucun navire n’avait été livré.
« Ce n'est pas étonnant […] que les autres chantiers ne livrent pas de navires, ils n'ont pas de capacité. C'est aussi simple que ça », a lancé Gilles Lehouillier, chiffres à l’appui.
Selon le maire de Lévis, le Chantier Davie possède 50 % de la capacité canadienne de construction de navire. Si l’entreprise venait à mettre la clé sous la porte, faute de contrats, le gouvernement fédéral n’aurait d’autre choix que de se tourner vers l’étranger.

Gilles Lehouillier affirme les contrats de construction navale qui n’ont pas encore été octroyés totalisent 10 milliards de dollars.
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie
« La conséquence, c’est qu’on va envoyer une partie de notre PIB à l’étranger, c’est pas plus compliqué que ça, parce qu’on va être obligés d’acheter en catastrophe des navires [dans d’autres pays] des navires usagers », a prévenu Gilles Lehouillier.
Croyez-vous sincèrement que les deux autres chantiers vont arriver à livrer tout ce qu’il y a sur la carte en rouge et en vert? Impossible.
« Ça frôle le désastre »
Le maire était accompagné du vice-président de l'Association des fournisseurs de Chantier Davie Canada, Pierre Drapeau. Il a mentionné que le chantier lévisien faisait affaire avec 879 sous-traitants répartis dans 13 régions du Québec.
Par conséquent, les difficultés de la compagnie ont des répercussions qui vont au-delà de Lévis et de la Chaudière-Appalaches.
Davie, ce n’est plus une entreprise de Lévis. C’est une entreprise qui a des tentacules dans presque toutes les régions du Québec.

L'Astérix est prêt à prendre la mer
Photo : Jérémy Citone, Chantier Davie
Selon M. Drapeau, la Stratégie nationale de construction navale commence à ressembler à « un désastre » : « C'est une situation qui frôle le désastre. S'il fallait terminer l'année avec aucun navire livré par la stratégie canadienne, ça se rapproche du scandale financier. »
À l’instant de Gilles Lehouillier, Pierre Drapeau croit que le gouvernement Trudeau a encore l’occasion de « prendre en main » la stratégie de construction navale « pour faire en sorte qu’elle livre ses promesses ».
Avec la collaboration de Marc-Antoine Lavoie