Une télévision dans une chambre d’enfant n’est pas une bonne idée

Les résultats de l'étude tendent à montrer que la surexposition à un écran dans la chambre durant la petite enfance nuit au développement de compétences et favorise la survenue d’autres problèmes à l’adolescence.
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Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Permettre la présence d'une télévision dans la chambre d'un enfant d'âge préscolaire n'est pas une bonne idée, et cela pourrait compromettre son développement mental et physique à l'adolescence, montre une étude québécoise.
« La petite enfance est un moment crucial du développement de l’enfant », explique Linda Pagani, professeure à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine.
Or, l’écran de télévision est certainement le passe-temps le plus populaire chez les jeunes enfants, notamment pour jouer à des jeux vidéo et regarder films et séries.
En 2016, la même équipe avait montré un lien entre les jeunes enfants qui regardent trop la télévision et un plus grand risque d'adopter un comportement agressif et antisocial à l'égard d'autres élèves à l'âge de 13 ans.
De l’importance de la chambre
Dans les présents travaux, la Pre Pagani et ses collègues ont examiné les associations sur le plan du neurodéveloppement entre la présence d’une télévision dans une chambre au cours de la période préscolaire et certains symptômes physiques, mentaux et sociaux malsains qui peuvent se manifester au début de l’adolescence.
Leurs résultats obtenus auprès de 907 filles et 952 garçons tendent à montrer que la surexposition à un écran dans la chambre durant la petite enfance nuit au développement de compétences et favorise la survenue d’autres problèmes à l’adolescence, comme notamment :
- De mauvaises habitudes alimentaires;
- Une mauvaise condition physique (indice de masse corporelle élevé);
- Des difficultés comme un niveau de sociabilité plus faible et une détresse émotionnelle plus grande, et des symptômes de dépression.
Le saviez-vous?
- Les travaux de chercheurs albertains ont montré récemment que les enfants de 2500 familles canadiennes passaient en moyenne 2,4 heures par jour devant un écran à l’âge de 2 ans, 3,6 heures par jour à l’âge de 3 ans et 1,6 heure par jour à l’âge de 5 ans.
- Ces durées dépassent largement les recommandations de la Société canadienne de pédiatrie qui estiment à une heure le temps quotidien d’exposition maximum aux écrans pour les enfants âgés de 2 à 5 ans.
Un bombardement constant d’infos
Selon les chercheurs québécois, une surexposition au petit écran signifie que l’enfant est constamment bombardé d’informations pendant une étape cruciale de sa croissance et de son développement.
Les enfants risquent de ne pas avoir suffisamment d’interactions physiques et sociales pour favoriser un développement physique et socioaffectif optimal.
Le saviez-vous?
Des pédiatres américains recommandent de ne pas placer un enfant devant la télévision avant l’âge de 18 mois.
Terriroire sans écran
Le fait pour un enfant d’avoir un écran dans sa chambre pendant les années préscolaires ne favorise donc pas la santé à long terme, estiment les chercheurs dont le détail des travaux est publié dans la revue Pediatric Research (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Cette étude appuie fermement l’adoption de lignes directrices pour les parents en matière d’accessibilité des écrans.
D’ailleurs, l’association pédiatrique américaine recommande depuis quelques années déjà la création dans la maison de zones exemptes d’écran.