Un bâtiment à la croisée des chemins pour les francophones de l’Okanagan

Le Centre culturel francophone de l'Okanagan est situé dans une ancienne église de la rue Bernard, au centre-ville de Kelowna.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En 1984, le Centre culturel francophone de l'Okanagan (CCFO) est devenu propriétaire d'une ancienne église, rue Bernard, au centre-ville de Kelowna. Aujourd'hui, le bâtiment est vieillissant et nécessite de nombreux travaux. Qu'adviendra-t-il de ce lieu où se sont accumulés les souvenirs de la communauté au fil des 35 dernières années?
Les possibilités envisagées sont nombreuses, selon Claudie Valque, la directrice générale du CCFO.
Est-ce qu’on conserve le bâtiment? Est-ce qu’on le rénove? Si on le rénove, où est-ce qu’on trouve les fonds? Et il y a aussi l’idée de peut-être déménager.
Construite en 1949, l’ancienne église « a besoin d’amour » pour réussir à répondre aux besoins du centre, qui ont évolué avec le temps, explique la directrice. « Nos activités changent. Donc, on a besoin d’adapter les espaces », soutient-elle.
La construction de nouvelles salles de conférence au sous-sol et la rénovation des toilettes sont prévues pour la prochaine année, mais le toit, les entrées et les planchers sont aussi à refaire, affirme Claudie Valque. « Ça coûte cher, je ne l’apprends pas à personne, dit-elle. Et dans le domaine à but non lucratif, il n’y a pas énormément d’argent pour les rénovations. »
« Un déménagement, évidemment, ça voudrait dire des locaux qui sont exactement conçus pour nos besoins, pour nos activités », ajoute la directrice du CCFO, qui précise toutefois que rénover le bâtiment demeure le « plan A ».
Attachement émotionnel
Pour la communauté, toutes ces questions comportent leur lot d’émotions. « Les gens ont cet endroit-là à coeur, explique Claudie Valque. Ils ont des souvenirs ici. »
Anne-Marie Brun, qui est devenue membre du centre peu avant l’achat du bâtiment de la rue Bernard, le confirme. « Ça a vraiment été la place où il y avait des événements spéciaux pour la communauté, raconte-t-elle. Ça l’est encore d’ailleurs. »

Des travaux devraient être effectués dans le sous-sol du bâtiment dans la prochaine année, pour « pouvoir offrir aux gens de meilleures salles de conférence, de meilleurs espaces de rencontre », explique Claudie Valque.
Photo : Radio-Canada
À travers les années, le CCFO a offert de nombreux soupers, spectacles et cours de français dans ses locaux. L’ancienne église abrite aussi les bureaux des trois employés du centre, en plus de servir de bibliothèque.
Pour Anne-Marie Brun, les plus beaux souvenirs sont ceux des fêtes de Noël. « On occupait les deux niveaux du centre, raconte-t-elle. Le grand souper en haut, et en bas, la cuisine. Tout le monde mettait la main à la pâte. »
Face à la possibilité de vendre le bâtiment, elle reconnaît que son opinion est teintée par les moments qu’elle y a vécus. « J’écouterai attentivement les arguments, mais je suis encore attachée à l’endroit, admet-elle. Il faudrait vraiment que l’alternative soit très intéressante. »
D’autres membres sont toutefois favorables au déménagement du centre, comme l’entrepreneur en construction Bruno Cloutier, qui est engagé dans le CCFO depuis une dizaine d’années. « Mon attachement est plus envers les moments que j’ai vécus dans cette bâtisse qu’envers la bâtisse en tant que telle », soutient-il.
Déménager pour plus de flexibilité
Si le scénario d’un déménagement devait se concrétiser, le CCFO chercherait à s’installer dans de plus petits locaux, selon Claudie Valque.
Quand on fait des spectacles, si on en fait un ou deux par année, on n’a peut-être pas besoin de la salle de spectacle, croit-elle. On pourrait louer, et donc avoir plusieurs endroits. On pourrait aller à Penticton, aller à Vernon et quand même avoir la maison-mère à Kelowna.
Un bâtiment plus récent serait aussi plus facilement accessible aux personnes à mobilité réduite, précise la directrice générale.
Bruno Cloutier ajoute que de plus petits locaux seraient avantageux pour les finances de l’organisme. « Ce serait beaucoup plus polyvalent et trois fois moins cher en coûts d’énergie pour chauffer et climatiser la bâtisse, explique-t-il. On a une structure d’église, donc le plafond doit avoir 30 pieds [9 mètres] dans le milieu. »

Des plans ayant servis lors de l'installation d'un ascenceur dans le bâtiment du CCFO.
Photo : Centre culturel francophone de l'Okanagan
Trouver le financement pour effectuer les travaux nécessaires dans le bâtiment actuel serait toutefois « merveilleux », d’après Claudie Valque. « On conserverait notre histoire et tout l’attachement sentimental qui vient avec. »
La directrice générale du CCFO assure que les différentes options seront étudiées dans le cadre de la nouvelle planification stratégique du centre, pour offrir le meilleur choix possible à la communauté.