Les conseillers municipaux inquiets vis-à-vis des risques financiers liés à la phase 2 du TLR
La phase 2 ajoutera 44 kilomètres de voies et 24 stations.
Photo : Ville d'Ottawa
Mercredi, les conseillers municipaux de la Ville d'Ottawa ont bombardé le personnel de la Ville pendant des heures de questions portant sur les investissements de 4,66 milliards de dollars pour la construction de la deuxième phase du train léger sur rail (TLR), soulevant des inquiétudes au sujet des niveaux d'endettement et du risque de choisir SNC-Lavalin qui est présentement en difficulté.
Plusieurs conseillers ressentent la pression d'avoir à voter lors d'une réunion du conseil municipal le 6 mars, le jour même de l'approbation du budget final de la Ville pour 2019.
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Le processus d'appel d'offres pour le contrat de prolongement du train léger sur rail dure depuis deux ans, mais les conseillers municipaux n'ont reçu que vendredi les détails concernant les meilleurs soumissionnaires et l'augmentation de 1,2 milliard de dollars.
Les deux entreprises, Kiewit et de Vinci Group, sont pressenti pour le prolongement de la ligne Confédération vers l'est et l'ouest, tandis qu'une filiale en propriété exclusive de SNC-Lavalin, qui fait partie du constructeur de la première étape, le consortium Rideau Transit Group (RTG), est le principal choix pour la ligne qui va desservir le sud.
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Le maire Jim Watson, s'exprimant mercredi lors de la réunion spéciale des conseillers municipaux, a déclaré que tout retard supplémentaire afin de tenir d'autres consultations publiques constituerait une « abdication pure et simple de la direction ».
Plus tôt dans la journée, on a demandé à M. Watson si sa rencontre à Toronto avec le premier ministre Doug Ford lui avait permis de conclure l'accord de transfert tant convoité qui confirmerait les 1,2 milliard de dollars de l'Ontario pour le projet. Le maire est confiant, il s'attend à de bonnes nouvelles dans les prochaines semaines.
Je ne veux pas m'en prendre au premier ministre
, a affirmé M. Watson aux journalistes avant la réunion spéciale des conseillers, mercredi.
Le risque et l'endettement au coeur des préoccupations des conseillers municipaux
Lors de la réunion, le conseiller Keith Egli a voulu connaître les conséquences de l'abandon du prolongement de la ligne à ce stade-ci.
La Ville a déjà investi près de 700 millions de dollars dans la deuxième phase du train léger
, a expliqué Chris Swail, directeur de la planification de l'O-Train.
Si la Ville ne donnait pas suite à ces contrats, chacune des trois entreprises recevrait une compensation de 12 millions de dollars
, a-t-il dit.
Ces échéanciers sont également très difficiles pour nos promoteurs en ce moment
, a-t-il ajouté.
Les conseillers avaient de nombreuses questions au sujet de la dette de 700 millions de dollars que la Ville allait assumer sur une période de trois décennies, et ils se sont interrogés sur le risque si l'un des constructeurs connaissait des difficultés financières.
Si une entreprise déclarait faillite, ses actifs seraient liquidés et le projet ferait l'objet d'un nouvel appel d'offres avec l'approbation de la Ville
, a expliqué M. Swail.
Diane Deans voulait savoir si la Ville devrait s'inquiéter du fait que le gouvernement Ford change sa politique sur le financement de la taxe sur l'essence, que la Ville compte utiliser pour payer la phase 2 du TLR.
Le silence est d'or
, a répondu directeur de la Ville d'Ottawa, Steve Kanellakos, soulignant que le gouvernement n'a pas donné un tel signe et qu'un tel changement créerait des problèmes majeurs pour les municipalités de l'Ontario.
Les universités, les collèges et des groupes de gens d'affaires manifestent leur appui
Les conseillers ont également entendu les représentants d'une vingtaine de délégations, y compris des universités, des groupes d'affaires et d'autres organismes de la Ville d’Ottawa.
La plupart d'entre eux se sont montrés favorables à la deuxième phase du train léger sur rail, malgré la hausse de 1,2 milliard de dollars.
La Kanata North Business Association, par exemple, a déclaré que le parc technologique de Kanata n'avait aucun espoir de voir le jour si la deuxième phase du TLR n'était pas construite.
Certains résidents, cependant, ont exhorté les conseillers municipaux à ne pas aller de l'avant.
J'ai toujours pensé qu'Ottawa devrait avoir un bon système de TLR, mais pas comme ça
, a déclaré J. P. Unger. Cela va hypothéquer notre ville, nous priver de fonds pour l'entretien des routes, des services d’autobus dans toute la ville, et bien plus encore.
Il s'inquiétait beaucoup du fait que SNC-Lavalin soit le premier choix pour le prolongement de la ligne Trillium vers le sud alors qu'elle fait face à des accusations de corruption, et il a demandé à la Ville de « mettre un frein » à la phase 2.
Le conseil municipal, siégeant en tant que comité plénier, a posé des questions au personnel et a entendu 18 membres du public.
Avec les informations de Kate Porter