L'arrêt des activités de trois mines d'uranium nuit aux communautés du nord

Des membres de médias marchent dans la mine souterraine lors d'une visite de Cameco dans la mine d'uranium de Cigar Lake, en Saskatchewan (archives).
Photo : La Presse canadienne / Liam Richards
Les compressions effectuées par le géant de l'uranium Cameco, en Saskatchewan, dans les dernières années sont difficiles pour certains villages de la province qui voient leur population diminuer.
Cameco a procédé à la fermeture de trois mines d’uranium en Saskatchewan, à Rabbit Lake, à McArthur River et à Key Lake au cours des dernières années. Au total, 810 travailleurs miniers et 219 employés au siège social de Cameco, à Saskatoon, se sont retrouvés sans emploi, ce qui soulève des craintes pour la vitalité socioéconomique des villages touchés, mais aussi de villages voisins.
Nick Daigneault, le maire de Beauval, un village situé à trois heures de la mine de Rabbit Lake, affirme que 86 employés de Cameco et plusieurs autres travailleurs contractuels, tous originaires du village, ont perdu leur emploi. Il qualifie ces mises à pied de « dévastatrices » pour son village de 900 habitants.
Des familles entières quittent désormais Beauval pour occuper des emplois dans l’industrie du pétrole, de la potasse ou de la pêche commerciale.
M. Daigneault entrevoit ces pertes d’emplois comme un « signal d’alarme » pour les communautés du nord-ouest de la Saskatchewan. Il interpelle maintenant les dirigeants de la province pour qu'ils contribuent à diversifier davantage l’économie de la région, en misant, entre autres, sur le tourisme.
Inquiétudes à La Ronge
Selon le maire de La Ronge, Ron Woytowich, plus de 100 maisons sont maintenant à vendre dans son village depuis la fermeture, l’été dernier, des mines de McArthur River et de Key Lake.
Le maire soutient également que plusieurs familles réduisent leurs dépenses, à cause des mises à pied, en retirant par exemple leurs enfants de leur équipe de hockey.
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Les prix de l’uranium ont chuté de 23 % entre 2015 et 2018, selon les données de l’entreprise canadienne Cameco.
Tim Gitzel, le président-directeur général de Cameco, affirme qu’il vaudrait mieux laisser l’uranium dans le sol plutôt que de le vendre à un prix aussi faible. Selon lui, le prix de l’uranium « n’est pas du tout près du niveau nécessaire » pour rouvrir les mines au nord de la Saskatchewan.
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Cameco attribue notamment la baisse du prix de l’uranium à la catastrophe nucléaire de Fukushima.