•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Des publicités controversées contre les vaccins ont été retirées à Toronto

On voit l'une des quatre publicités controversées du groupe Vaccine Choice Canada.

L'une des quatre publicités controversées du groupe Vaccine Choice Canada.

Photo : Facebook / Ted Kuntz/Facebook

Le groupe Vaccine Choice Canada a retiré de la circulation en fin d'après-midi mercredi quatre publicités controversées contre la vaccination après que des consommateurs eurent porté plainte à leur sujet. Le Bureau de santé publique de Toronto avait plus tôt dans la journée rappelé aux citoyens l'importance de se faire vacciner après l'apparition de ces messages sur des panneaux géants de la métropole ontarienne.

Le groupe Vaccine Choice Canada a créé quatre publicités différentes qui circulaient depuis la semaine dernière sur une cinquantaine de panneaux et d'afficheurs numériques dans la région torontoise.

La santé publique de Toronto estimait que ces publicités sont trompeuses. Son hygiéniste en chef adjointe, la Dre Vinita Dubey, se disait même inquiète, parce que ces messages invitent les consommateurs à se renseigner au sujet de la vaccination auprès d'une association réputée pour ses positions contre les vaccins.

La Dre Dubey affirmait que certaines publicités sont plus subtiles que d'autres, parce qu'elles proposent un message qui semble inoffensif aux premiers abords, lequel consiste à se renseigner sur la vaccination. Cela reste de la désinformation qui n'a pour but que de semer le doute auprès des consommateurs, mais les informations de ce groupe ne sont pas basées sur des données scientifiques fiables.

La Dre Dubey ajoute que les Torontois devraient consulter leur médecin, plutôt que de s'informer sur Internet, parce que rien n'est plus sûr que l'avis d'un professionnel de la santé.

On voit le conseiller municipal Joe Cressy en entrevue à la CBC.

Le conseiller municipal Joe Cressy siège au conseil d'administration du centre Harbourfront.

Photo : Radio-Canada / Yan Jun Li

Le conseiller municipal Joe Cressy est même allé plus loin. Dans un micro-billet, il qualifiait cette campagne de troublante et de potentiellement dangereuse. Il atteste que les publicités ont bien été enlevées.

Les Normes canadiennes de la publicité ont confirmé en fin d'après-midi à Radio-Canada que les affiches controversées avaient été retirées à la suite de plusieurs plaintes à leur sujet, mais on ignore si le Bureau de santé publique de Toronto figure au nombre des plaignants.

La porte-parole de l'organisme d'auto-réglementation, Danielle Lefrançois, explique que l'organisation a reçu au moins dix plaintes dans la journée, ce qui a déclenché le retrait automatique des messages publicitaires.

Gros plan sur un pédiatre qui vaccine un bébé.

Éclosion de rougeole à Vancouver qui touche des écoles du Conseil scolaire francophone.

Photo : Getty Images / Sean Gallup

Les Normes canadiennes de la publicité ne peuvent enquêter sur des messages publicitaires litigieux tant qu'elles ne reçoivent pas de plainte à leur sujet. Les plaintes portent le plus souvent sur des allégations de désinformation.

C'est maintenant chose faite. Mme Lefrançois précise que les plaintes seront soumises à une enquête en bonne et due forme.

Nous n'avons pas le pouvoir de mettre un groupe à l'amende, mais on contacterait l'annonceur pour lui faire part des préoccupations du consommateur, on présenterait le dossier au conseil des normes [qui devra décider si la publicité contrevient à l'un des articles du code], on demanderait alors à l'annonceur de retirer sa publicité ou de la modifier si c'est possible.

Une citation de Danielle Lefrançois des Normes canadiennes de la publicité

Le Bureau de la concurrence du Canada n'intervient qu'en dernier recours. Une situation toutefois exceptionnelle selon Mme Lefrançois.

Une femme aux cheveux blonds portant une robe bleue devant un micro

La ministre de la Santé, Christine Elliott

Photo : La Presse canadienne / Tijana Martin

La ministre de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario, Christine Elliott, dit déplorer elle aussi ce qu'elle qualifie de désinformation à ce sujet. Elle souligne que son ministère veille au grain et qu'il est essentiel de poursuivre les efforts de sensibilisation auprès du public sur l'importance de la vaccination.

En Ontario, neuf vaccins, dont celui contre la rougeole, sont obligatoires à l'école à moins d'avoir une dérogation spéciale.

La Dre Dubey rappelle que les risques associés à des maladies évitables comme la rougeole sont bien pires pour la santé que les effets secondaires des vaccins qui nous en immunisent, en particulier chez les bébés.

L'apparition de ces publicités controversées à Toronto est survenue au moment où le Canada connaît une éclosion de rougeole dans l'ouest du pays. Une première depuis l'éradication de cette maladie infantile depuis 1998.

L'épidémiologiste Caroline Quach explique que des articles mensongers qui établissaient dans les années 1990 un lien entre le vaccin contre la rougeole et l'autisme ont refait surface et semé la peur dans la population. Dans la plupart des cas, il y a des parents qui ont commencé à se questionner sur la pertinence du vaccin contre la rougeole alors qu'on n'en voit plus.

Le groupe Vaccine Choice Canada ne nous a pas rappelés.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.