Les organismes communautaires de la Côte-Nord demandent un réinvestissement

Un petit bateau portant la mention « J'aime le communautaire » a été remis à l'attaché politique de Lorraine Richard.
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau
Les organismes communautaires de la Côte-Nord interpellent les députés de la région et le ministre des Finances pour réclamer un réinvestissement dans leurs missions.
Plusieurs de leurs représentants se sont rendus, lundi matin, aux bureaux des députés Martin Ouellet de René-Lévesque et Lorraine Richard de Duplessis pour demander un meilleur financement afin d’offrir des services de qualité.
On parle vraiment des revendications du milieu communautaire, le sous-financement chronique des organismes communautaires. Et aussi on voulait effleurer le sujet des traversiers et de la route 138 qui n’est pas terminée encore à ce jour. On trouve cela très inconcevable
, lance Nancy Lamontagne, coordonnatrice à la mobilisation à la table régionale des organismes communautaires de la Côte-Nord.
Il y a eu plusieurs coupures dans les dernières années avec le gouvernement libéral, on demande à la CAQ de vraiment réinvestir les milliards qui ont été économisés au cours des dernières années dans les programmes sociaux et justement dans les organismes communautaires
, poursuit Nancy Lamontagne.
Notre organisme souffre de sous-financement. On a une clientèle [de gens qui souffrent de problèmes] de santé mentale, les besoins au niveau de la clientèle en santé mentale sont grandissants,
souligne Sonia Dumont, directrice de l’Âtre de Sept-Îles, ressource d’hébergement et groupe d’entraide en santé mentale.
[En raison de] notre sous-financement, on a dû couper des postes, couper des heures d’ouverture, et aussi au niveau de la sécurité. C'est difficile pour nous d’avoir plus d’un intervenant par quart de travail, illustre Sonia Dumont. Chez nous, on peut héberger huit résidents, mais on n’est pas capable d’offrir des présences doubles sur les quarts de travail.
La directrice de l’organisme à la Source Sept-Îles, Julie Rousseau, qui s’occupe de santé des femmes, notamment en périnatalité, abonde dans le même sens.
Nous, en périnatalité les demandes se font de plus en plus grandes et puis notre financement ne suit pas donc c’est dans ce sens-là que ça nous touche beaucoup, soutient Julie Rousseau. On n’a pas les moyens d’engager le personnel adéquat pour la demande que l’on a. On doit mettre des services essentiels de côté
, se désole-t-elle.
« »
Notre bailleur de fonds principal est l’enveloppe PSOC, le Programme de soutien aux organismes communautaires, précise Julie Rousseau. Par contre, comme le financement n’est pas représentatif de ce que l’on doit faire, on doit constamment mettre du temps à la recherche de financement.
On met énormément de temps dans l’organisation de soupers-bénéfices, on est constamment à la recherche d’autres bailleurs de fonds, c’est vraiment problématique car les entreprises à Sept-Îles nous aident un peu, mais les [montants] ne sont pas assez [gros] pour dire on engage une personne de plus ou on augmente les heures
, poursuit Julie Rousseau.
L’écart est grand entre le financement actuel et ce qui serait nécessaire pour remplir pleinement la mission de l’organisme, fait aussi valoir Julie Rousseau.
En ce moment, le PSOC
octroie environ la moitié du financement de l’organisme à la Source Sept-Îles. Mais si l'organisme remplissait pleinement sa mission, le montant reçu par le PSOC ne constituerait plus qu'un huitième de son financement, estime Julie Rousseau.Cela se traduit notamment en termes de ressources humaines disponibles pour offrir les services.
Je suis à temps partiel et j’ai mon intervenante à 28 heures par semaine, que l’on vient d’augmenter de 21 à 28 heures. On pourrait avoir facilement pour couvrir notre mission de 5 à 6 intervenants
, illustre Julie Rousseau.
Cette demande survient quelques jours avant la Journée mondiale pour la justice sociale qui aura lieu mercredi.