Dominic Simard : le tatoueur de motos
Dominic Simard
Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Entrer dans le monde de Dominic Simard, c'est comme débarquer sur une planète étrangère. Il parle une langue inconnue de moi. Des mots comme custom, pinstripping, flaky, candy, pattern et gold leaf ponctuent la conversation.
Dominic Simard est entré dans ce monde… il ne sait même plus lui-même quand. Je sais quand j’étais petit, je dessinais des béciks. Des béciks à pédales, des béciks à gaz. J’ai retrouvé un de mes petits Hot Wheels. J’avais dessiné des lignes fluo dessus.
Dominic Simard commence par gagner sa vie comme mécanicien pour un concessionnaire Harley Davidson. Puis son instinct créatif s’impose.
Il personnalise sa propre moto. Il rencontre des peintres d’expérience, des techniciens de la compagnie de peinture spécialisée House of Kolor. Il travaille, il apprend, il retravaille, il développe son style, puis il fonde son entreprise L’Atelier 12 oz à Saint-Barnabé-Nord.
L'artiste m'explique que pour les motocyclistes, surtout chez les propriétaires de Harley Davidson, faire personnaliser sa moto c’est un peu comme prolonger sa personnalité. Comme un tatouage, c’est ce qui le distingue des autres. Dominic Simard ne fait pas exception.
Il se spécialise en pinstripping une technique qui consiste à appliquer de très fines lignes de peinture et créer différents motifs. Sur la pièce de la moto, son pinceau glisse lentement, avec une précision quasi chirurgicale. Il m’explique que la peinture flaky, c’est cette fameuse technique qui rend les couleurs métalliques et brillantes. Il procède aussi parfois à l’application de feuilles d’or et d’argent, selon les souhaits… et le budget de ses clients.
Il participe au salon Bike and Tatoo Show en 2016. Il remporte la troisième place dans la catégorie Bobber. Bobber, c’est une sorte de motos
, me précise Dominic, patient devant mon incompréhension.
Au fil des salons et des conventions, son atelier se distingue.
Ses créations se retrouvent en couverture du prestigieux magazine canadien Revolution Motorcycle Mag, la référence en custom. Il remporte une deuxième place au Sema Show à Las Vegas en novembre 2018.
Après Vegas, c’est la lune!
s'exclame-t-il pour me faire comprendre qu’il n'y a pas de plus grande convention que celle de cette ville du Nevada aux États-Unis.
Son approche avec sa clientèle s’apparente à celle d’un tatoueur. Je veux des clients bien spécifiques. Un client qui m’arrive avec une liste, je suis heureux. Tu veux qu’on fasse ce qu’il y a sur ta liste? On va le faire. On va juste aligner les choses pour ça ait du sens. La pire chose, c’est qu’on me donne carte blanche.
L’artiste me confie qu’il vit de son travail et qu’il en est heureux. Il travaille à son rythme, chez lui. Il m’avoue qu’il faut un peu d’arrogance dans son domaine.
Quand je me lève le matin, spirituellement, je remercie ce qu’il y a autour, mais je dois m’en foutre juste assez pour être conscient de ce que je fais, ce que je dois faire et bien le faire. Il ne faut pas s’accrocher les pieds dans le négatif, être assez arrogant pour se dire : c’est ça que je fais, avec assurance.
« »
Son atelier est loin des grands centres et des projecteurs. Il est discrètement installé en bordure de la route 153 en Mauricie. Ce genre de route qui fait rêver les motocyclistes en belle saison.

Entrer dans le monde de Dominic Simard, c'est comme débarquer sur une planète étrangère. Il parle une langue inconnue de moi. Des mots comme custom, pinstripping, flaky, candy, pattern et gold leaf ponctuent la conversation.