Départ pour Ottawa d'un convoi de camionneurs propipelines

Un convoi de camionneurs propipelines part le 14 février 2019 de Red Deer, en Alberta, pour aller protester à Ottawa.
Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un convoi de camionneurs a quitté Red Deer, en Alberta, jeudi matin, pour un périple de plusieurs jours à travers le Canada. Ils espèrent arriver à Ottawa le 19 février pour faire entendre leurs revendications auprès du premier ministre, Justin Trudeau.
Des dizaines de camions sont partis de Red Deer direction Ottawa pour manifester contre le gouvernement Trudeau #rcab pic.twitter.com/378S7foCWT
— Tiphanie Roquette (@TiphanieR) 14 février 2019
Après des semaines de mobilisation en Alberta, les manifestants ont pris la route au volant de leurs camions réunis sous la bannière United we roll (« Nous roulons unis »).
L’union fait la force
Ce mouvement, qui était initialement associé aux gilets jaunes du Canada, a décidé de s’ouvrir pour rallier un maximum de soutiens.
« Que vous soyez un gilet jaune, un col bleu ou que vous portiez un casque de sécurité rose n’a pas d’importance tant que vous protestez dans le respect et le calme », a déclaré Glen Carritt, un des organisateurs du convoi.
De la dénonciation de la taxe carbone à l'abrogation du projet de loi C-69, en passant par la nécessité de construire de nouveaux pipelines, les organisateurs du convoi veulent crier haut et fort leur opposition à la politique énergétique du gouvernement Trudeau.
« »
Sans surprise, la majorité des protestataires sont des travailleurs de l’industrie pétrolière et gazière qui ont été frappés de plein fouet par la récession économique de ces dernières années.
« Nous voulons retrouver nos emplois », affirme Mike Jepson, un des camionneurs qui va mener le convoi.
Sur les quelque 160 véhicules réunis à Red Deer, jeudi matin, 70 ont pris la route aux alentours de 8 h. Les autres, qui ne peuvent pas partir pour des raisons personnelles ou professionnelles, se sont mobilisés pour apporter leur soutien « à ces gens qui se battent pour [eux] ».
« Mon mari travaille dans le pétrole depuis 35 ans, nos garçons y travaillent aussi [mais] hier encore, j’ai croisé un ami qui vient de perdre son emploi, après une carrière de 30 ans dans une entreprise de forage », déplore Kerry-Lynn Nielsen, de Red Deer.
Escale à Regina
Brian Barrett, un autre ex-travailleur du secteur pétrolier, à quant à lui perdu sa maison avec la chute du cours du pétrole albertain. À bord de sa cabine de semi-remorque, il souhaite aussi rappeler qu'en l'absence de réelle transition énergétique le monde dépend encore du pétrole.
« Sans pétrole, personne n’aurait de cellulaire, de voiture ou de vêtement, souligne-t-il. Mais j’ai parfois l’impression que l’ensemble des Canadiens ne réalisent pas à quel point le pétrole est indispensable à un grand nombre d’industries. »
« Nous souffrons dans l'Ouest [...] Nous sommes des survivants », conclut celui qui espère que les autres Canadiens comprendront son cri du coeur.
Pour ce premier jour de route, le convoi se rendra jusqu’à Regina, où le débat constitutionnel concernant la taxe carbone a commencé, mercredi, devant la Cour d'appel.
Une cinquantaine d’autres camions de la Saskatchewan devraient se joindre au convoi albertain. Au total, près de 200 camions devraient faire entendre leur colère à Ottawa, selon Mike Jepson.
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Avec les informations de Tiphanie Roquette.