Maltraitance dans un hôpital psychiatrique : Vitalité sur la défensive

Selon Gilles Lanteigne, PDG du réseau de santé Vitalité, les mesures pour remédier à la situation ont déjà été entamées.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le rapport de l'ombudsman du Nouveau-Brunswick sur la maltraitance au Centre hospitalier Restigouche est « déphasé » selon le PDG du Réseau de santé Vitalité, Gilles Lanteigne. Pendant ce temps, le ministre de la Santé affirme que l'avenir du centre psychiatrique pour jeunes est remis en question.
Les patients et les employés sont en sécurité au Centre hospitalier Restigouche (CHR), selon Gilles Lanteigne.
Des transformations au CHR ont été entamées avant l'enquête de l'ombudsman, affirme le Réseau de santé Vitalité dans un communiqué. En décembre 2016, le réseau a entrepris une transformation de la culture du centre, ajoute-t-il. Les incidents qui sont arrivés, ce sont nous qui les avons rapportés à l'ombudsman.
À lire aussi :
Des changements de personnel
Il donne en exemple l’embauche de deux experts indépendants, amorcée à l’automne 2016. Ces derniers ont rencontré plus de 180 personnes en séances générales et près de 130 en séances individuelles pour faire état de la situation et établir des recommandations.
La vice-présidente aux services médicaux, à la formation et à la recherche, la Dre France Desrosiers, souligne quant à elle plusieurs efforts, dont des changements de personnel. À titre d’exemple, le réseau a embauché un nouveau psychiatre légiste en 2018, attend l’arrivée d’un deuxième en juillet 2019, et a signé une entente avec un autre, dont l’arrivée est prévue pour l’automne 2020
, précise-t-elle.
Par ailleurs, 10 infirmières du CHR auraient obtenu une certification de spécialité psychiatrique par l’Association des infirmières et infirmiers du Canada. Les tâches de plusieurs catégories d’employés ont aussi été redéfinies, deux unités ont déjà été fermées et le taux d'occupation a diminué de 50 %.
La congestion régulière de l’unité d’évaluation en psychiatrie légale est à présent chose du passé
, conclut Gilles Lanteigne.
L’avenir du centre pour jeunes remis en question
L’ouverture du centre psychiatrique pour jeunes, qui devait être adjacent au CHR, sera retardée, dit le ministre de la Santé, Hugh Flemming. Il serait même possible que son ouverture soit annulée, a-t-il ajouté en conférence de presse, jeudi. La possibilité est sans aucun doute sur la table
, a-t-il déclaré.

Les Néo-Brunswickois veulent de la transparence et des réponses et c'est ce qu'il auront, a déclaré le ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Hugh Flemming.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Dans un communiqué, il ajoute que le gouvernement a embauché un spécialiste en matière de santé mentale pour examiner les questions soulevées par l’ombudsman. Il s’agit de George Weber, ancien président et chef de la direction des Services de santé Royal Ottawa. Une réponse au rapport sera également donnée dans les 90 jours demandés.
De vives réactions politiques
« L’incapacité du système du Centre hospitalier Restigouche de fournir des soins et des traitements à des personnes parmi les plus vulnérables de notre province requiert une action immédiate de la part du gouvernement provincial », a déclaré le chef du Parti vert, David Coon, dans une réponse envoyée par communiqué jeudi après-midi.
En réalité, c’est juste un entrepôt pour les personnes avec des maladies de santé mentale.

David Coon se désole de voir ainsi traitée une des « populations les plus vulnérables de notre société ».
Photo : Radio-Canada
Chez les libéraux, on estime que « c’est un rapport extrêmement troublant », lance Jean-Claude D’Amours, député d'Edmundston-Madawaska Centre. On parle des gens les plus vulnérables de notre société
, dit-il.
Dans un communiqué, le Parti libéral exhorte le gouvernement à mandater un expert indépendant afin d’évaluer les besoins et les ressources disponibles et de proposer des solutions à court et moyen termes
. Il lui demande aussi de répondre au rapport de l’ombudsman d’ici 90 jours.
Enfin, le chef de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, s'interroge sur la situation géographique du CHR, en considérant le manque de personnel en santé partout dans la province : Pourquoi ç'a été construit [à Campbellton]? Et ils veulent construire un centre psychiatrique pour les jeunes. Qui a pris ces décisions et pourquoi?
, se demande M. Austin.