Usine de biométhanisation de Québec : la Ville se fait rassurante sur la qualité de l'air

L'usine de biométhanisation doit permettre à la Ville de Québec de récupérer les matières organiques
Photo : Radio-Canada / Patrick Bergeron
L'usine de biométhanisation de Québec, qui doit voir le jour d'ici 2022 à proximité des installations portuaires, ne fait pas l'unanimité.
C'est ce qui ressort des dernières consultations publiques qui avaient lieu mercredi soir dans le quartier Maizeret auxquelles une cinquantaine de résidents ont assisté.
Le projet évalué à près de 125 millions de dollars doit permettre de traiter 182 000 tonnes de résidus alimentaires et de boues municipales par année.
Les matières ainsi récupérées doivent ensuite être transformées en digestat – un produit qui peut servir de fertilisant – et en biométhane.
« C’est une obligation gouvernementale. À partir de 2022, on ne pourra plus enfouir les résidus alimentaires ou les boues municipales », a résumé le directeur des projets industriels à la Ville, Carl Desharnais.
Bien que la consultation de mercredi soir devait porter uniquement sur le changement de zonage qui sera nécessaire, la grande majorité des questions ont porté sur le fond du projet.
Inquiétudes pour la santé
Parmi les dizaines de résidents qui ont pris la parole mercredi soir, plusieurs ont manifesté des inquiétudes au sujet de la qualité de l’air, rappelant les problèmes récents qu'ils ont vécus avec la proximité de l'incinérateur et des activités portuaires.
« C’est vraiment des odeurs qu’on à gérer [dans un centre de biométhanisation], pas vraiment des polluants », a nuancé Carl Desharnais. Selon lui, tout sera fait en circuit fermé et le Centre de biométhanisation ne représente aucun risque pour la santé.
Et pour les odeurs, « il n’y a aucun entreposage extérieur qui est fait », assure-t-il.
Les restants de tables seront transportés en camion, comme ils le sont aujourd’hui. Les boues municipales seront de leur côté amenées sur place dans des conduites souterraines déjà existantes, ce qui n’entraînera aucun déplacement additionnel de poids lourds dans le secteur.
Aux résidents du secteur qui ont dénoncé l'emplacement choisi, la conseillère municipale Suzanne Verreault a défendu le choix de la Ville.
« Ça été le résultat d'une recherche de site, 27 sites analysés. Si on voulait créer une synergie entre les équipements, qui était le moins nuisible possible, parce qu'on a compris que c'était des conduites souterraines qui allaient déménager tout ça, c'était le site qui avait le moins d'impact environnemental », a expliqué la présidente de l'arrondissement La Cité - Limoilou.
Consultations jugées insuffisantes
Le Mouvement pour une ville zéro déchet juge la démarche de la Ville insuffisante et demande au ministre de l’Environnement de faire examiner l’ensemble du projet par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
L’organisme estime que la Ville de Québec aurait dû opter pour le compostage plutôt que la biométhanisation pour valoriser les résidus alimentaires.
Comme plusieurs, le porte-parole du Mouvement, Jean-Yves Desgagné, remet aussi en question le choix de la Ville d’utiliser les sacs de plastique pour la récupération des matières compostables.
« Si on avait pris le bac brun, alors là c'était toute une séquence de camionnage qui s'en venait à l'incinérateur », a répondu Suzanne Verreault, en précisant que la Ville n'avait toujours pas décidé quel type de sacs serait utilisé.