Pas d'injonction pour améliorer les conditions de détention à la prison Leclerc

L'établissement de détention Leclerc, à Laval, est classé comme prison à sécurité très élevée.
Photo : Radio-Canada
La Cour supérieure refuse d'accorder une injonction pour forcer la prison Leclerc de Laval à améliorer les conditions de détention de deux détenues. Un juge a déterminé jeudi que les tribunaux ne sont pas le bon forum pour régler ces problèmes.
La requête en injonction avait été déposée jeudi matin au palais de justice de Saint-Jérôme par Me Mélanie Martel au nom de deux détenues de l'établissement, dont une femme de 71 ans qui a des problèmes de mobilité.
Elles ont signalé une multitude de problèmes : qualité de l'eau, entretien ménager, accès aux douches, chauffage. Elles ont aussi dénoncé les fouilles à nu, qui se feraient devant d'autres détenus et pendant lesquelles le personnel aurait des gestes inappropriés.
Pour les plaignantes, ces problèmes constituent une peine additionnelle.
De leur côté, les services correctionnels ont admis qu'il y avait des problèmes à l'établissement Leclerc, mais ils ont indiqué que des améliorations y étaient apportées. Selon eux, toutefois, la Cour n'était pas le bon forum pour aborder ces questions. Il aurait plutôt fallu porter plainte au ministère de la Sécurité publique et aux services correctionnels.
Le tribunal a cependant souhaité que cette cause soit entendue exceptionnellement sur le fond dans un avenir prochain.
Des problèmes dénoncés depuis trois ans
Les conditions de détention à Leclerc sont dénoncées depuis trois ans, c’est-à-dire depuis que 250 femmes détenues à la Maison Tanguay y ont été transférées en février 2016.
L’établissement Leclerc était à l’origine un pénitencier fédéral à sécurité très élevée. Il accueille maintenant des femmes qui y purgent des peines de moins de deux ans.
La Coalition d'action et de surveillance sur l'incarcération des femmes au Québec (CASIFQ) déplore depuis longtemps l’environnement architectural trop sécuritaire de l’établissement, inadapté aux besoins des femmes.
La Ligue des droits et libertés, la Fédération des femmes du Québec et le Centre des femmes de Laval font notamment partie de la Coalition.
La mixité des lieux, l'exiguïté des cellules, le manque d'accès à des programmes de réhabilitation, des situations de confinement exagérées et le manque de qualité des soins de santé ont également été critiqués, de même que la vétusté du bâtiment.
Avec des informations de Jacques Bissonet