Le gouvernement Legault minimise la portée des « compressions » pour financer ses promesses

Le premier ministre du Québec François Legault affirme que son gouvernement cherche à « réduire la bureaucratie ».
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
« Faire des gains », « dégager des marges de manœuvre », « réaménager les dépenses »... C'est par ces termes que le gouvernement de François Legault préfère parler des compressions budgétaires nécessaires pour la réalisation des promesses électorales de la Coalition avenir Québec, comme révélé par Radio-Canada.
Selon les informations de notre analyste politique à l’Assemblée nationale, Martine Biron, le gouvernement de la CAQ s'apprête à faire des compressions budgétaires dans différents ministères, malgré le surplus budgétaire hérité des libéraux.
Chaque ministre doit donc dégager des marges de manœuvre pour financer les engagements électoraux à l’intérieur de son propre ministère.
Interrogé à ce sujet, le premier ministre François Legault s’est voulu rassurant, mardi, affirmant que son gouvernement ne coupera pas dans les services aux citoyens, mais cherchera plutôt à « réduire la bureaucratie ».
Il faut être capable de faire des gains sur l’approvisionnement, sur l’informatique […]. C’est l’ensemble des ministères à qui on a demandé de faire des gains d’efficacité, d’éliminer de la bureaucratie.
Des sources gouvernementales évoquent des « compressions mineures ». Des ministères ont affirmé à Radio-Canada avoir de la « flexibilité dans les objectifs et les cibles » fixés pour eux par le Conseil du Trésor.
La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, concède « qu’il va y avoir des ajustements à faire dans plusieurs ministères ». « À la veille du dépôt d’un budget, on nous demande d’être encore un peu plus efficaces », a-t-elle dit.
Pour sa part, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, préfère parler de « sommes marginales » par rapport aux compressions qui ont eu lieu par le passé.
On ne peut pas toucher aux services aux citoyens, on est vraiment dans les opérations, la paperasse.
Le ministère de M. Lacombe est notamment concerné par la promesse de financer le retour graduel au tarif unique en garderie, une promesse qui avait été délaissée par l’ancien gouvernement libéral de Philippe Couillard, peu après son élection.
Même son de cloche du côté de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, qui a confirmé avoir reçu des « cibles de réduction » des dépenses. « Mais appelons ça [des cibles] de réaménagement des dépenses, a-t-elle nuancé, pour être capables de dégager des marges de manœuvre à l’intérieur des enveloppes qui sont déjà disponibles. »
Avec les informations de Pascal Poinlane à Québec