Le président brésilien surprend à Davos en plaidant pour l'environnement

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, participe au 49e Forum économique mondial de Davos.
Photo : The Associated Press / Markus Schreiber
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À la première journée du Forum économique qui s'est ouvert mardi à Davos, le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a assuré que « la gauche ne s'imposerait pas en Amérique latine ». Il a aussi parlé des questions environnementales sur un ton conciliant, prenant ainsi à contre-pied son auditoire.
Jair Bolsonaro, qui a pris ses fonctions le 1er janvier, est considéré comme un climatosceptique : il a, par le passé, évoqué la possibilité que son pays se retire de l'Accord de Paris.
Mais mardi, à Davos, le leader nationaliste a déclaré que « l'environnement et les efforts de développement doivent avancer main dans la main ». Devant les quelque 3000 participants au sommet, Jair Bolsonaro a ajouté : « Nous ne pouvons pas donner la préférence à l'un ou à l'autre ».
Sur le plan politique, le président du Brésil a assuré l'élite mondiale réunie en Suisse que « la gauche ne s'imposera pas » en Amérique latine, « une bonne chose », selon lui. M. Bolsonaro entend rendre le Brésil « plus ouvert à l'économie mondiale » et plus sécuritaire aussi, afin d'y encourager le tourisme.
À Davos, une autre voix s'est élevée pour rappeler les enjeux environnementaux de la planète : celle du naturaliste de renom Sir David Attenborough. Pour lui, « il serait difficile d'exagérer l'ampleur de la crise des changements climatiques ».
Ovationné par les délégués, le naturaliste a prévenu qu'en raison de leur grand nombre, les êtres humains pouvaient « éradiquer des écosystèmes entiers » sans même s'en rendre compte.

Le prince William de Grande-Bretagne et Sir David Attenborough, naturaliste et historien, regardent le documentaire Notre planète au Forum économique mondial de Davos.
Photo : The Associated Press / Markus Schreiber
À noter que nombre de participants au 49e Forum économique mondial se sont rendus dans la station des Grisons de Davos à bord de 1500 jets privés. Il s'agit d'un nouveau record pour le Forum économique mondial, fondé en 1971 par l'ingénieur et économiste Klaus Schwab.
Certes, ce sont des raisons de sécurité qui motivent patrons de multinationales, chefs d'États et de gouvernements, représentants d'organisations non gouvernementales et chercheurs à prendre des vols privés jusqu'à Zurich et à poursuivre leur voyage en hélicoptère jusqu'à Davos. Ce choix peut sembler toutefois paradoxal, considérant que les participants au Forum ont placé les changements climatiques au premier rang des risques pour l'économie mondiale, selon un sondage publié par les organisateurs de l'événement.
Absents à Davos : Trump, Macron, May et Trudeau
Sont absents de ce forum les Donald Trump et Emmanuel Macron, qui avaient tant attiré l'attention au sommet de l'an dernier. La première ministre britannique, Teresa May, et son homologue canadien, Justin Trudeau, n'y participent pas non plus.
Le président américain a annulé sa participation de même que celle de la délégation américaine. Il n'en reste pas moins que ses politiques seront largement discutées à Davos, de l'avis de Tina Forham, analyste politique en chef de Citigroup et habituée du Forum économique. Si M. Trump est resté aux États-Unis, c'est qu'il doit gérer la paralysie budgétaire qui bloque partiellement des administrations fédérales depuis un mois tout juste.
Pour ce qui est d'Emmanuel Macron, il est retenu en France par un autre genre de crise politique, celle provoquée par le mouvement des gilets jaunes.
Teresa May, elle, a fort à faire à un peu plus de deux mois de l’échéance fixée pour le Brexit. La leader britannique présentait pas plus tard que lundi son plan B sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE).
Quant à Justin Trudeau, dans une déclaration transmise à Radio-Canada, son bureau explique son absence parce que « le premier ministre poursuit actuellement sa tournée d’assemblées publiques partout à travers le pays afin de discuter directement avec les Canadiens des sujets qui les préoccupent. » Justin Trudeau sera tout de même représenté à Davos par la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.
Angela Merkel et Shinzo Abe au micro
D'ici à vendredi, les participants au Forum auront l'occasion d'entendre mercredi la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre japonais Shinzo Abe.
Les échanges de ce grand événement économique mondial seront vraisemblablement dominés par trois sujets : l'incertitude politique, le ralentissement de la croissance – notamment en Chine – et la montée des populismes.
À lire aussi :
Avec les informations de La Presse canadienne, Bloomberg, Le Monde, Associated Press, Agence France-Presse et Reuters