Ottawa veut mieux financer l'éducation des Premières Nations

Les Premières Nations dénoncent depuis des années le sous-financement du système d'éducation en territoire autochtone.
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Prenez note que cet article publié en 2019 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement Trudeau a annoncé lundi une modification à la structure du financement des services d'éducation sur les territoires des Premières Nations, histoire de s'assurer que les quelque 2 milliards de dollars versés chaque année permettent d'offrir un encadrement scolaire similaire à ce qu'offrent les provinces.
Dès avril prochain, Ottawa emploiera donc une nouvelle approche pour assurer un financement plus stable des écoles primaires et secondaires situées sur des territoires autochtones.
Le gouvernement fédéral est effectivement responsable d'assumer ces coûts, tandis que les provinces financent les commissions scolaires à l'extérieur des réserves. Un rapport de 2016 publié par le Bureau du directeur parlementaire du budget révélait toutefois qu'Ottawa devrait débourser de 336 à 665 millions de dollars supplémentaires pour que le système d'éducation des Premières Nations soit comparable aux systèmes provinciaux.
En demeurant près de leur résidence familiale, certains élèves autochtones obtiennent des services de qualité inférieure dans des installations de moindre qualité. En quittant les territoires autochtones pour étudier à l'extérieur, ces mêmes élèves perdent alors les liens avec leur famille et leur communauté.
« Voilà des décennies que nous évoquons le manque à gagner en matière de financement des services d'éducation pour les Premières Nations, et cela permet d'effectuer un premier pas pour régler ce problème », a déclaré la chef régionale ontarienne RoseAnne Archibald, lors d'une entrevue accordée lundi après l'annonce d'Ottawa.
Cela permet d'obtenir le financement nécessaire pour commencer à mettre sur pied un système équivalent à celui des provinces.
Mais si Mme Archibald, qui gère le dossier de l'éducation au sein de l'Assemblée des Premières Nations, qualifie le changement d'étape positive, elle a aussi souligné qu'il fallait en faire bien davantage pour réaliser l'équité lorsqu'il est question de l'éducation et des communautés des Premières Nations.
Selon elle, cela fait si longtemps que les écoles autochtones sont sous-financées que des sommes additionnelles pourraient être nécessaires pour aider les élèves des réserves à atteindre les normes provinciales.
Hausse budgétaire
En vertu de la nouvelle approche, les écoles des Premières Nations recevront également 1500 $ par année et par élève pour des programmes culturels et linguistiques. Les écoles offriront également des services de garde pour les enfants de 4 et 5 ans, a précisé lundi le ministre des Services aux Autochtones, Seamus O'Regan.
Ce dernier a ajouté que les changements signifiaient que les Premières Nations pourront plus aisément établir leur budget en matière d'éducation, puisqu'elles sauront que l'argent sera versé année après année.
Le nouveau modèle a été élaboré après deux années de vastes consultations auprès de plusieurs organisations, dont l'Assemblée des Premières Nations.
Le financement sera de la compétence des chefs et des conseils de bande, a fait savoir le ministre O'Regan. Ottawa travaillera avec les communautés pour assurer la bonne gestion des fonds.
Dans leur budget pour l'année 2016, les libéraux avaient promis d'ajouter 2,6 milliards sur cinq ans pour améliorer l'éducation des enfants autochtones vivant dans les réserves.
Ottawa devrait consacrer 1,89 milliard à ces programmes scolaires pour l'exercice 2018-2019. Les sommes prévues doivent augmenter chaque année pour dépasser légèrement les 2 milliards en 2020-2021.
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Avec les informations de La Presse canadienne